vendredi 20 décembre 2013

Pouce !


Petite pause hivernale.

Reprise des hostilités en janvier. 


Je vous souhaite à toutes et tous d'heureuses fêtes de fin d'année.

Lucas

Brèves de Noël

Un arbre dans les Capucins.
Illustration sans aucun rapport
avec le reste.
Entendu au comptoir du Prem's :

- Le père Noël, il est breton, je te dis !
- Mais non, il vient du pôle Nord.
- Attends... le gars, il a un bonnet rouge et il passe pas sous les portiques, il EST breton. 


Quelques minutes plus tard :

- Pôle Nord, pôle Nord... Le père Noël, moi je préférerais qu'il vienne du Pôle Emploi.



jeudi 19 décembre 2013

La trêve des confiseurs n'aura pas lieu

Rue du 4 septembre, Thouars.
La nuit dernière, alors qu'il effectuait des repérages, un père Noël a été victime d'un accident de travail. Le corps du malheureux a été découvert au petit matin, pendouillant lamentablement au bout de la corde qui causa sa perte. Le drame provoque un vif émoi dans la petite cité bien tranquille de Thouars qui s'inquiète déjà de savoir si le pied du sapin de Noël sera ou non garni de cadeaux.

La CGT souhaite à cette occasion dénoncer les graves manquements aux règles de sécurité dont pâtit la profession et réclame pour tous les pères Noël un traineau de fonction et des rennes avec le nez rouge qui clignote. Ils engagent illico sine die vedi vini vici une grève illimitée jusqu'à satisfaction de leurs revendications.

La réponse de la direction générale de la compagnie du Père Noël ne s'est pas faite attendre. Dans un communiqué, elle juge la grève illégitime et déclare que les petits papas Noël sont des travailleurs indépendants et qu'à ce titre elle ne leur doit rien. Elle ajoute : "Ils peuvent partir librement s'ils ne sont pas contents, on trouvera toujours de nouveaux miséreux pour les remplacer". Par ailleurs et si nécessaire, la direction assure que le patron pourrait lui-même effectuer toutes les tournées dans la seule nuit du 24 décembre. 

Apprenant cette dernière nouvelle, Pierre Gattaz, le président du MEDEF, a souhaité ajouter une précision : "Attention ! Ceci est une mesure tout à fait exceptionnelle. N'allez pas croire que les patrons vont se mettre à faire le boulot des larb... heu des ouvriers. On ne va sûrement pas aller bosser la nuit, dehors, dans le froid, se salir pire que des ramougnats, et tout ça pour deux galettes et un verre de lait. Nous ne sommes pas idiots à ce point !"

Eux le sont, et ils se permettent même d'en être fiers.

  

mercredi 18 décembre 2013

Le corbeau et le renard

Un lecteur génial - vous l'êtes tous d'ailleurs - nous envoie une photo remarquable qui n'est pas sans évoquer la célèbre fable de La Fontaine. Manque toutefois un corbeau...

Un renard sur un arbre perché, du côté de l'ancien ETAMAT.
Maitre Corbeau sur un arbre perché, tenait dans son bec un fromage
Maitre Renard par l'odeur alléché en avait marre des bavardages
A quoi bon parlementer quand il suffit de croquer ?

N'écoutant que son ventre affamé, le renard grimpe dans l'arbre
Et sans palabres engloutit le corbeau, le fromage,
Le ramage, le plumage.

Point de morale à cette histoire mais un estomac rassasié,
Et un renard qui s'accorde une sieste bien méritée.


mardi 17 décembre 2013

Qui perd gagne

Après un très bon début de saison, les basketteuses de l'ATB 79 accumulent les défaites ces derniers temps et sombrent au classement. Elles devraient s'inspirer de la méthode inventée par les cadettes lors d'un tournoi au Poinçonnet en avril dernier, une méthode infaillible qui pourrait révolutionner le monde de la compétition sportive.

Après le forfait de leurs adversaires, et parce que les thouarsaises avaient quand même envie de jouer au basket, elles formèrent deux équipes. Ainsi on vit un match épique opposant Thouars à Thouars. Et c'est Thouars qui a gagné.    

Thouars (short rouge) contre Thouars (short rouge).
 Photo USP basket fan (sa)
Non seulement elles se sont bien amusées mais elles ont également - et légitimement - remportées le trophée du Fair-Play.

Ça c'est sport.

    

vendredi 13 décembre 2013

Le prix de Thouars


Hier avait lieu Le prix de Thouars couru sur l'hippodrome de Vincennes. Pour info, la victoire est revenue à Antillaise de Mai montée par Clément Frecelle. Quant aux canassons en lice pour l'élection municipale de Thouars, ils étaient pourtant les favoris de la course mais ils ont tous malheureusement joué de malchance.

Prix de Thouars 2013, Vincennes. Photo canalturf.com (sa)

image NR (sa)
Post Scriptum monté par Patrice Pineau, champion en titre.

Le cheval a fini bien loin des premiers, au petit trot. Explication de l'intéressé : 

"Arrivé dans la ligne droite de l'avenue Émile Zola, je me suis retrouvé à dos d'âne, ça m'a ralenti."






image Philippe Chauveau (sa)
Office du touriste monté par Philippe Chauveau.

Le jockey n'a pas pris le départ.

"Au même moment, je commentais la course à la télé, je ne pouvais pas faire les deux."





image Alain Dumont (sa)
Égocentrique monté par Alain Dumont.

Alain Dumont a brusquement stoppé sa monture au milieu de la ligne droite opposée.  

"Des gens voulaient me photographier et moi j'adore qu'on me prenne en photo, alors je me suis arrêté. Certes je n'ai pas gagné la course mais avouez que j'avais quand même une belle casaque."



   
image NR (sa)
Pédiluve monté par Lucien Marinucci.

Victime d'une chute, il n'a pas pu rejoindre l'arrivée.
 
"Au sortir du dernier virage, après avoir sauté la rivière, je me suis vautré dans une piscine. Oui, une piscine ! Au beau milieu d'un champ de course ! Non mais ça commence à me gonfler ces piscines qu'on construit n'importe où !"







mercredi 11 décembre 2013

La Porte des Deux-Sèvres

Il n'y a pas de franche concurrence entres des villes jumelles. Et heureusement car en matière de travaux absurdes, on aurait du mal à rivaliser avec Hannut. Quoique...

Jusqu'à peu, Hannut avait un joli rond-point perdu en plein champ. Il est resté ainsi pendant 6 ans.

Le rond-point de la route de Namur mais juste à côté de ladite route.
hervejamar.wordpress.com (sa)

Aujourd'hui, ou plutôt le 3 décembre dernier, le dernier tronçon du contournement de Hannut a été inauguré. Le rond-point qui en marque l'entrée a enfin trouvé son utilité, et devinez quel nom ils lui ont donné ?

Photo du compte Facebook de Hevé Jamar (sa)
C'est gentil mais que peut-on faire pour les remercier ? Pourquoi ne pas d'ores et déjà construire un rond-point pour la déviation Est de Thouars. Cette dernière n'étant pas prévue avant une bonne quinzaine d'année, on aurait largement le temps de se hisser au niveau de nos amis hannutois.

  

vendredi 6 décembre 2013

Super Tomate :: Renaissance ::

 ------------- chapitre 4 -------------------------------------

le 23 octobre
Tout était perdu, tout était foutu, il n'y avait plus qu'à attendre l'inéluctable décrépitude qui annonce la mort. C'est alors qu'un miracle se produisit.

Depuis quelques semaines déjà, Super Tomate grattait deux petits boutons qu'elle avait dans le dos et qui la démangeaient. Cependant elle ne s'en inquiétait pas outre mesure, ceux-ci n'étaient que deux petites imperfections insignifiantes.

Mais un matin de novembre, tandis qu'elle s'énervait sur ses petits boutons, voilà que sa peau se déchira jusqu'à la chair. Alors jaillit de cette blessure... un pied de tomates !

"Hourra ! s'écria Super Tomate, une descendance !" Le maléfice de la vieillesse venait de se rompre, elle ne mourrait donc pas, elle allait renaître par la chair de sa chair.     


Pied de tomates sur tomate, le 12 novembre

Autopsie pratiquée sur une tomate
le 14 octobre, un mois après achat.
 De nombreux germes apparaissaient déjà. 
Contre toute attente, et en complet décalage avec les plans de Mère Nature, un pépin s'était mis à germer directement à l'intérieur de Super Tomate, et cela trois semaines à peine après être sortie du Super U. Une véritable merveille mais une accélération démesurée du cycle de la vie. Le pied de tomates portera bientôt des tas de tomates qui elles-mêmes généreront des pieds de tomates à profusion, avec d'ici quelques mois... 4 x 7 que multiplie 12, facteur de 640, le tout au carré... des milliards de tomates !

Alertées par le phénomène, les agences sanitaires s'inquiètent et notent que le caractère de longévité ainsi que la vitesse de reproduction ressemblent trait pour trait au fonctionnement des cellules cancéreuses. D'inconscients biologistes s'en seraient inspirés pour concevoir une nouvelle espèce de tomates qui a pour seul intérêt d'être belle à voir et pour unique objectif de faire BIP! en passant devant la caisse enregistreuse. Selon les prévisions les plus optimistes de l'OMS, la planète Terre devrait crouler sous le poids des tomates de supermarché d'ici à mars 2015.


Voilà, c'était l'histoire prodigieuse quoique inquiétante, de *SUPER TOMATE*, la tomate qui ne meurt jamais. En vente dans tous vos supermarchés. Bon appétit !



 

jeudi 5 décembre 2013

Super Tomate :: Vieillir un peu ::

------------- chapitre 3 -------------------------------------

Novembre arriva, ce n'était plus un temps pour une tomate née au mois d'août, pourtant elle ne ressentait ni le poids de son âge ni le froid pluvieux d'un automne déjà bien avancé. Super Tomate préférait passer son temps à s'admirer dans un miroir déformé par une estime de soi désormais boursouflée à l’extrême, au point d'en perdre sa lucidité. Car insidieusement, comme sait si bien le faire la vieillesse, insidieusement donc, de fines rides étaient apparues à la surface de la peau de Super Tomate. La Nature reprenait enfin ses droits, soumettant à son autorité le monstre qu'elle avait vu naître et qui avait pensé pouvoir la défier.

le 12 novembre, ça commence à flétrir.
un mois plus tôt, le 14 octobre.

Quand Super Tomate s'aperçut enfin qu'elle avait une ride, elle tomba à genoux et, les bras levés vers le ciel, elle implora un Dieu dont elle ignorait pourtant tout* : "Pourquoi ?" hurla-t-elle en chouinant."Mais pourquoiiiiiii ?"        


* Ne nous moquons pas trop des tomates qui implorent Dieu à tout va, tout ça parce qu'elles ne veulent pas accepter les lois de la Nature. Les hommes en font de même, ils voudraient une vie éternelle et s'imaginent qu'un Dieu le veut aussi pour eux. Malheureusement il faut le dire et - non, chers lecteurs, ne m'en voulez pas de vous révéler cette cruelle prophétie : on va tous mourir !


Super Tomate va-t-elle baisser les bras ?
Super Tomate a-t-elle des bras ?
A quoi sert ce suspens insoutenable ? 
Qu'est ce qu'on mange à midi ?  

Vous le saurez demain en découvrant le quatrième épisode de *SUPER TOMATE*, la tomate qui ne meurt jamais, mais là désormais c'est quand même mal parti. 


mercredi 4 décembre 2013

Super Tomate -- Vivre encore --

------------- chapitre 2 -------------------------------------


Un mois et demi s'était écoulé, on était fin octobre et la petite tomate attendait toujours qu'on s'intéressât à elle, elle se languissait, elle désespérait. Même perdue dans une ratatouille, elle aurait été heureuse. Elle aurait préféré cela plutôt que d'avoir à s'ennuyer encore et encore ; l'attente était si longue...   

le 14 octobre
Ainsi la petite tomate marinait dans un marasme qui frisait la dépression nerveuse. Perdue dans son coin, elle pensait et enviait le destin épique des tomates du jardin qui s'achève dans un grand bouquet final de "Hum! Elles sont bonnes tes tomates !
-  Ah ! Mais c'est que c'est des tomates du jardin. 
- C'est sûr qu'on fait pas mieux, celles-là elles ont du goût !"


le 23 octobre
La petite tomate du Super U essayait de se consoler en imaginant qu'il devait aussi y avoir une ou deux tomates délaissées comme elle au milieu du jardin. Oui, il y en avait, mais celles-ci avaient la peau flétrie depuis longtemps, elles commençaient à pourrir et déjà pendouillaient fébrilement, prêtes à s'écraser au sol. 


le 29 octobre
C'est là que la petite tomate eut un déclic. Elle, elle était toujours là, intacte ! Rouge et belle comme au premier jour ! C'était extraordinaire, un prodige ! Elle ne vieillissait pas ! Sûr qu'elle allait passer l'hiver, l'année, et peut-être plus encore.

Elle ne connaîtrait sûrement pas de fins palais pour la déguster mais elle aurait mieux que cela, elle aurait la vie éternelle ! LA VIE ÉTERNELLE !    


C'est ainsi que la petite tomate devint *SUPER TOMATE*, la tomate qui ne meurt jamais.




Vous n'en avez pas marre des histoires de tomates ? 
Vous voulez connaître la suite ? 

Rendez-vous demain pour le prochain épisode de *SUPER TOMATE*, la tomate qui ne meurt jamais.

 

mardi 3 décembre 2013

Super Tomate -- Un sens à la vie --

------------- chapitre 1 -------------------------------------

Super Tomate vient tout droit du Super U du coin, d'où son nom. Mais à cette époque-là, elle n'était encore qu'une tomate comme les autres, elle ignorait tout du destin extraordinaire qui l'attendait et qui allait bouleversé sa vie et la nôtre.

Laissez-moi vous conter, cher lecteurs, l'histoire stupéfiante de...


On ignore ce que furent les premières heures de la petite tomate, à peine sait-on qu'on la vit apparaître sur un étal du Super U le 12 septembre 2013. Rien ne laissait alors présager qu'elle aurait une vie hors du commun. Au contraire même, elle avait un physique banal, ressemblant comme deux gouttes d'eau à ses congénères, tout aussi standardisée qu'elles, tout aussi fade également. Et même plus que fade, insipide. La Nature ou le génie des hommes lui avait donné la texture et le goût d'un polystyrène vaguement aromatisée à la tomate.
       

Elle n'avait ni la saveur ni le charnu d'une tomate du jardin qu'on déguste telle quelle. Non, la petite tomate n'avait rien de tout cela, elle en avait pleinement conscience et maudissait son triste sort. Amère, elle s'apprêtait à finir sa vie dans une obscure salade niçoise pour qu'on ne remarquât pas à quel point elle était fadasse.   

Mais voilà ! Elle était si peu ragoûtante que le cuisinier préféra la délaisser. Peut-être espérait-il qu'elle murît un jour et prît du goût ? Vaine attente hélas... En vérité elle avait été conçue non pas pour être goûteuse mais pour être jolie, pas pour être dégustée mais seulement pour être vendue. Et c'était fait, l'objectif avait été rempli dès lors qu'avait retenti le bip de la caisse enregistreuse. C'est pour ce bref et intense moment que la petite tomate avait été sélectionnée, élevée puis tripatouillée, bringuebalée de-ci de-là et finalement monnayée. Le reste n'avait aucune importance, voilà la véritable histoire des tomates de supermarchés.


Que va-t-il advenir de la petite Tomate du Super U ?
Restera-t-elle oubliée, pleurant dans son coin, jusqu'à en pourrir ?

Vous le saurez en lisant le prochain épisode de *SUPER TOMATE*, dès demain, ici-même. 

vendredi 29 novembre 2013

La Gabrielle

Portrait de
Gabrielle de Bourbon
vers 1491
L'Histoire ne coule pas de source comme on pourrait le croire, l'Histoire est faite par ceux qui en tracent les grandes lignes. Ainsi sous l'Ancien Régime, "l'antique esclavage" comme dit la chanson, ce sont les seigneurs qui faisaient l'Histoire, et ils avaient les moyens et le pouvoir de forger pour la postérité une belle image d'eux. Illustration avec Gabrielle de Bourbon. 

Gabrielle de Bourbon a laissé dans les mémoires, et dans les livres d'Histoire, le souvenir d'une personne parée de toutes les vertus. Imaginez plutôt, elle fut l'épouse aimante de Louis II de la Trémoille, on dit même qu'elle mourut de chagrin après avoir perdu son fils unique, Charles, mort à la bataille de Marignan en 1515. On lui doit aussi la collégiale du château qui est une sainte chapelle, Gabrielle étant une descendante de Saint Louis.

Et puis, comme elle était érudite et soucieuse d'éduquer ses contemporains aux bonnes mœurs religieuses, elle écrivit quelques ouvrages dont le Petit Traité sur les douleurs de la passion du doux Jésus et de sa benoîte mère, le Voyage spirituel entrepris par Âme dévote pour parvenir à la cité de Bon Repos, et le Fort Château pour la retraite de toutes bonnes âmes, tous trois sont des récits allégoriques destinées à l'éducation des jeunes filles.

Très vertueuse, donc. Allez, grattons un peu le vernis.

Illustration extraite du récit
de Gabrielle de Bourbon Voyage spirituel 
entrepris par Âme dévote pour parvenir 
à la cité de Bon Repos.
Bibliothèque Mazarine, ms. 978, f. 1–29v.

Âme dévote (au centre)
et ses amis embarquent
sur le navire du Salut.  

Selon l'historien Laurent Vissière, 
il se pourrait que La Gabrielle 
ait inspiré cette enluminure.
Gabrielle de Bourbon avait un bateau, une bien belle nef qui portait son nom, La Gabrielle. C'était un grand navire qui embarquait 150 hommes d'équipage et 700 tonneaux.

A quoi pouvait bien servir un si fier navire en 1491 ? Traverser les mers et chercher une route vers les Indes ? Défendre le royaume contre de méchants ennemis ? Non, rien de tout cela, La Gabrielle était un navire corsaire qui parcourait les côtes pour piller des navires marchands étrangers et ramener le butin ainsi récolté à Thouars. Voilà une bien pieuse mission.

On ne sait pas si ce genre d'activités assurait à l'âme dévote de sa commanditaire un accès au paradis, mais il m'est d'avis que son paradis était également bien terrestre et se comptait en pièces d'or, étoffes et pierreries.







***


La Nef des fous, de Jérôme Bosh,
 tableau qui se trouve être daté de 1491
 et qui forme comme un contraste amusant
avec le précédent.
Si l'on sait peu de choses de la vie de ce bateau, on connaît en revanche très bien un épisode qui remonte à l'été 1491. La Gabrielle, partie des Sables d'Olonne, mena une campagne de plusieurs mois sur les côtes bretonnes, portugaises, espagnoles et africaines. Ils arraisonnèrent plusieurs navires étrangers et en volèrent les cargaisons. Mais au retour, le capitaine Chiros, avec semble-t-il la complicité de tout l'équipage, décida de garder le butin par devers eux et de ne présenter à Gabrielle de Bourbon que ce qui restait, à savoir... des excuses : "Oh bah désolé, on n'a vraiment pas eu de chance. Ah c'est couillon mais bon... tant pis".

Après dénonciation, tous les membres de l'équipage n'ayant pas reçu leur dû, il y eut un procès. Ce sont les dépositions des protagonistes qui nous informent précisément sur la rocambolesque aventure de La Gabrielle.

Pour ceux que le sujet intéresse et qui voudraient l'approfondir, on peut lire des extraits des travaux de Laurent Vissière ici.

Retranscription de la lettre où le capitaine Chiros annonce qu'il rentre bredouille.
 « La Gabrielle, navire des La Trémoille », Laurent Vissière, in Revue d'Histoire maritime, n°2-3, 2001, p. 55.

A noter toutefois dans cette lettre, l'excuse sûrement bidon qu'utilise Chiros pour prendre congé et ainsi mieux s'occuper de son magot :

"Je vous prie [...] Madame de me donnés congé d'aller a ma maison, car je say bien que ma femme ne se contempte pas de moy." 



mercredi 27 novembre 2013

Vu !

Les bâtisseurs de Tyndo profitent des ors du soleil couchant pour jouer à cache-cache. 

Cliquer sur l'image pour l'agrandir.


mardi 26 novembre 2013

Dites-le avec des fleurs

Un lecteur génial nous envoie une photo assortie d'un commentaire judicieux :

"c’est sûrement plus porteur que de vendre des soucis…" 

Route de Saumur, pépinière La Casse, Louzy


vendredi 22 novembre 2013

SMS à vapeur

Rendons grâce au génie thouarsais qui n'a qu'un seul défaut, celui d'être trop en avance sur son temps. 
 
Ainsi, ce sont des cheminots qui ont inventé l'écriture SMS dans les années 20. On en voit encore des exemples au travers des noms affichées au fronton de quelques maisonnettes du quartier de La Folie :

TOU SKI MFO

ou encore :

LAISLÉDIR


Réaction à chaud de Dylan, 13 ans et demi :

"Ah mais mdr quoi ! Les ieuv y s'avaient trop le swag en fait !"

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Autre invention mémorable, les voyageurs de commerce qui se réunissaient à Massais dans les années 1920-30 avaient pour emblème un "bouc qui fume", celui-ci fut décliné en bouchon de radiateur pour automobile qui avait l'originalité de pouvoir laisser échapper de la vapeur. Ainsi ils lancèrent avec un peu d'avance la mode du vapotage qui fait fureur aujourd'hui.


Un bouc qui fume.

mercredi 20 novembre 2013

Les amours contrariées

La place St-Médard,
lieu des exécutions publiques.
Dessin de E.Breillat (sa)
400 ans après les faits, il est grand tant de condamner l'erreur judiciaire qui coûta la vie à une innocente thouarsaise, laquelle fut injustement conduite au bûcher. 

C'était le 20 janvier de l'an 1600, le tribunal royal de Paris avait à traiter une sombre affaire de mœurs qui s'était déroulée quelques mois plutôt à Thouars. Les juges, rendant leur verdict, reconnurent le dénommé Hilaire Collas coupable : 
"d'avoir plusieurs et souventes fois commis et perpétré actes de sodomie détestable avec la vache noire mentionnée au présent procès criminel (ndr : la vache appartenait à un dénommé Robert Fortin).

En conséquence ladite Cour ordonne que Collas Hilaire sera conduit dans un tombereau jusqu'à la potence qui sera pour cet effet dressée sur le marché en place publique de Thouars et que lorsqu'il sera monté au haut de l'échelle appuyée sur la potence : la vache sera assommée, et ensuite son corps brûlé dans un feu qui sera allumé auprès : ceci fait ledit Collas Hilaire sera pendu à la potence ; et ensuite son corps brûlé avec le même feu où ladite vache aura été consumée : et leurs cendres jetées au vent."

Source : Procès faits à divers sodomites jugés au Parlement de Paris, tome I, p. 162-164
(orthographe modifiée pour une meilleure lecture)



Chers lecteurs, chers concitoyens,
 cher jurés populaires de ce procès en révision improvisé,

Après avoir examiné de près les actes du procès, il apparaît qu'un vice de forme entache sérieusement la condamnation prononcée par les juges de l'époque. En effet, le dénommé Hilaire Collas eut beau nier les faits qui lui étaient reprochés, même sous la torture puisqu'il est mentionné qu'il "[fut appliqué] à la question", de nombreux témoignages l'accablent tant et si bien que sa culpabilité ne fait pas de doute. En revanche, et là je m'insurge, mesdames et messieurs les jurés, oui je m'insurge car, rendez-vous compte, personne n'a pris le soin de recueillir le témoignage de la vache. De ce fait on ne peut pas déterminer avec précision si ladite vache était ou non consentante. Comment dès lors statuer sur la responsabilité de ma cliente ? Nous ne le pouvons pas, nous ne le devons pas !

En l'absence d'éléments à charge contre la vache à Robert Fortin et parce que le doute doit bénéficier à l'accusée, je réclame la réhabilitation sine die de ma cliente et vous devez, chers jurés, accéder à cette requête.

Je vous pose la question : n'y a-t-il pas eu suffisamment de barbarie dans cette histoire ? Pensez un peu à cette vache qui aurait dû vivre paisiblement, paître dans les vertes prairies, une marguerite au coin de la bouche. Et au lieu de cela : la mort ! Oui, la mort ! Mesdames et messieurs les jurés. Et non seulement la mort mais encore le déshonneur et l'injure d'avoir vu ses cendres mêlées à celles de son probable agresseur. Quel infâme traitement ! Honte aux juges ! Honte à ces juges qui ont érigé en loi l'ignominie la plus abjecte qui soit !

Heureusement, Mesdames et messieurs les jurés, il n'est pas trop tard pour que justice soit faite et elle doit être faite car, vous le savez, rien ne se perd dans ce monde, et les cendres hier jetées au vent sont toujours là, quelque part, nous en respirons aujourd'hui d'infimes particules sans nous en apercevoir, nous respirons la barbarie de nos aïeux qui s'insinue en nous sans que nous ayons même le réflexe d'éternuer pour la rejeter. Ceci est insupportable et c'est pourquoi je lance, afin de purifier l'air encore vicié de la place Saint-Médard, une souscription dans le but d'ériger un monument à la mémoire de la vache noire à Fortin. Rien de grandiloquent, je vous rassure, juste une petite bricole symbolique pour marquer le coup et libérer notre conscience, disons qu'une statue en bronze grandeur nature devrait faire l'affaire.



Esquisse du projet pour l'édification d'un monument à la mémoire de la vache noire à Fortin.



mardi 19 novembre 2013

Quand les spectacles de la place Saint-Médard attiraient les foules

Place Saint-Médard.
Départ du ballon
"La Brise", 1901.

Certes il y eut la Montgolfiade de 1901 qui laissa de bons souvenirs (voir ci-contre), mais la place Saint-Médard connut des animations bien plus spectaculaires encore. Il faut dire que pendant longtemps, celle qui s'appelait encore la place du Minage avait été choisie comme lieu privilégié pour les exécutions publiques. Et à l'époque on ne lésinait pas sur la mise en scène. Âmes sensibles, s'abstenir. Âmes tout court aussi.

Voilà ce que l'on peut lire dans l'Histoire de l'église Saint-Médard rédigée par Auguste Nayel et Henri Bodin :

SUPPLICES EN PLACE SAINT-MEDARD

Nul n'ignore que sous l'ancien régime toutes les horreurs que comportaient les supplices en usage, du fouet à la décapitation, se passaient en plein jour, sur la place publique, devant une populace plus cruelle souvent que le législateur.

Thouars, en conséquence de deux arrêts successifs du Parlement de Paris, certains jours eut le triste privilège de jouir d'un tel spectacle. Et si nous en parlons ici, c'est que la place Saint-Médard fut choisie comme lieu d'expiation.

C'est ainsi qu'en 1782 le bourreau mutila le poignet à une femme nommée Jacquelie Demeurant, accusée d'avoir empoisonné son mari. La victime fut ensuite brûlée vive toujours en place Saint-Médard.

En 1784, après un vol de bijouterie commis dans un magasin de la rue Saint-Médard ce moment rue des Orfèvres), les nommés Piault, Philiponnet et Méneroux avaient été détenus dans l'une des tours de la Porte-aux-Prévôts, laquelle servait alors communément de prison. Une certaine nuit de décembre, les trois malandrins assassinèrent leur geôlier et sa femme. Seul, cependant, Piault réussit à s'échapper par une fenêtre. Les deux autres criminels se firent « prendre » avant que d'avoir eu le temps de fuir... Et c'est à la suite de ce meurtre que Philiponnet et Méneroux furent condamnés à être roués vifs.

Le supplice eut lieu devant le porche de l'église Saint-Médard. Le bourreau étendit les membres de chacun des patients sur les quatre bras d'une croix de saint André. Puis, avec une barre de fer, il leur brisa les os des avant-bras, des jambes, des cuisses et des reins. Après quoi les « rompus » furent, exposés, jusqu'à putréfaction, sur une roue de charrette à la Croix-des-Piliers (route de Poitiers).

Source : L'église Saint-Médard de Thouars, par Auguste Nayel et Henri Bodin, 1902, p. 66-67.

La place Saint-Médard en 1825. Extrait du cadastre napoléonien.

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Et demain ne ratez pas le second épisode consacré aux exécutions sur la place Saint-Médard, un épisode d'autant plus cruel qu'il fut tout à fait illégitime.

En effet, après une longue enquête, je suis en mesure de démontrer qu'il s'agissait d'une erreur judiciaire, laquelle couta la vie à une malheureuse innocente.  


vendredi 15 novembre 2013

L'amour en cage

Comme la place du 4 août est dépourvue de décorations de Noël, la Nature a trouvé de jolis lampions pour la décorer.

Physalis alkekengi, autrement appelés "amour-en-cage".

Resterait à comprendre pourquoi la Nature s'ingénie à broder des formes si merveilleuses et a priori dépourvues d'utilité. Elle doit bien avoir ses raisons, la Nature, mais on préfère ne pas les connaître pour mieux se laisser aller à la contemplation du sublime.


mercredi 13 novembre 2013

L'art du négoce

Les marchands ont toujours été durs en affaire.

Au pays thouarsais n°9, carte postale ancienne
Transcription : 

- Quien ! parce que c'est toué ; j't'pairai 8 pistoles.
- 8 pistoles ? Badinez-vous ? Un gouron qu'j'avons nourri et pis sensément élevé comme un drôle !
- Y avez-vous fait apprendre à lire aussite ?



Au pays de Thouars, carte postale ancienne
Transcription :

- La j'ment qu'vous nous avez vendue a veut point trotter, y'a pas de bon sens qu'a soué v'nue de Bressuire en moins d'une heure ?
- Pisque j'vous dis qu'si... all'est venue en ch'min d'fer !..


mardi 12 novembre 2013

Méchant, mais pas que...


Vu à Thouars.


vendredi 8 novembre 2013

Couvrez ce saint que je ne saurais voir

Sainte-Verge aurait-elle honte d'elle-même qu'elle se fasse ainsi toute petite ?


On ne s'étonnera pas non plus que Sainte Verge ait un vignoble. 
Sainte Verge recouverte de feuilles de vignes... 
Il y a là comme une vérité biblique.


mercredi 6 novembre 2013

Flower Power

Document CCT.
Il y a quelques mois, une esquisse de la future école de musique à Tyndo avait retenu mon attention, on y voyait au premier plan des parterres de fleurs en place du parking. J'avais alors émis l'idée - saugrenue, cela va sans dire - qu'il s'agissait d'un parking à fleurs où chacun pourrait au besoin stationner ses propres pots de fleurs (cf "D'un dessin une réalité"). Oui, je sais, c'était idiot. Et puis c'était une blague, je le répète, C’ÉTAIT UNE BLAGUE ! 

Aujourd'hui, quelques mois ont passé et que voit-on sur la place de l’Aumônerie Saint-Michel, devant l'école Bergeon ?


Ne serait-ce pas là un pot de fleurs géant garé sur une place de parking ?


Une blague ! Je vous assure, chers concitoyens, que c'était une blague et que je n'imaginais pas une seconde qu'on pût prendre cette idée au sérieux. Je décline d'ailleurs toute responsabilité dans cette étrange et envahissante affaire de fleurs qui se mettent à squatter les places de stationnement dans notre ville. Qu'on ne vienne pas m'accuser, je n'y suis pour rien ; je vous en supplie, croyez-moi...


mardi 5 novembre 2013

Un goût de luxe

Parce qu'il a besoin d'un palais pour être apprécié à sa juste valeur, le Duhomard est un breuvage précieux. Ses produits dérivés le sont tout autant mais ceux-là s'achètent contre monnaie et ça peut couter très cher. 

Sur Ebay, on croise un exemplaire de la fameuse affiche de 1930 signée Dorfi. Pour ceux qui seraient rétifs aux enchères, le vendeur propose d'acquérir directement l'affiche pour la modique somme de 1850 euros ! Soit l'équivalent de 180 bouteilles de Duhomard.

Entre les deux, le choix est vite fait : collectionner avec modération.


Copie d'écran du site Ebay.

jeudi 31 octobre 2013

Vive moi


Une empreinte dans le ciment, rue Du Guesclin.

Narcisse était tombé amoureux de son reflet croisé dans l'eau d'une source.

A Thouars, le narcissisme conduit à s'auto-congratuler en se regardant dans une plaque de ciment.

C'est moins poétique mais tout aussi efficace.

Comme tout un chacun, je me suis laissé prendre au jeu, car il est évident que cette inscription n'est destinée à personne d'autre que moi, n'est-ce pas ?


mercredi 30 octobre 2013

La chasse aux sorcières

Une sorcière qu'on torture
pour voir ce qu'elle a
 dans le ventre.
Dessin de M. Van Maele (sa)
Dans La Sorcellerie en Poitou à la fin du Moyen-Age, Robert Favreau évoque quelques histoires qui se déroulèrent à Thouars et dans ses environs.

Il faut préciser une chose quand on parle des sorcières. Si aujourd'hui le sujet fait sourire, ou trembler, la magie était au Moyen-Age une chose tout à fait commune - les cartésiens étaient rares et pour tout dire anachroniques. Ainsi, il faut faire la différence entre la magie blanche (qui était tolérée) et la magie noire (généralement punie jusqu'à ce que mort s'en suive). Petite illustration sur fond d'adultère :

"Une épouse trompée fait à Thouars, en 1484, périr la maîtresse de son mari, en empoisonnant un tourteau qui lui est destiné : une rémission royale intervient pour la femme qui s'est chargée, contre argent, de faire le tourteau, d'y mettre les poudres qui lui étaient remises, et de le donner à manger à la maîtresse du mari, car l'épouse légitime lui avait affirmé que les poudres avaient seulement pour but de « départir l'amour d'entre Jehanne Mestaière et son mari »"
La Sorcellerie en Poitou à la fin du Moyen-Age, Robert Favreau, Société des Antiquaires de l'Ouest, 1985.

Les preuves de sorcellerie étant par nature tout à fait fumeuses, les condamnations n'étaient pas mieux étayées, c'était donc un terreau parfait pour les dénonciations calomnieuses et autres règlements de comptes, comme l'explique encore Robert Favreau :

"Le milieu des sorciers et sorcières ne nous est connu que par des documents qui leur sont hostiles. Il est clair que l'on a traité de sorcier, poursuivi devant les tribunaux, sous l'accusation de sorcellerie, le voisin, la voisine dont on avait à se plaindre. Cela semble évident pour cette Perrine Bertrand, de Luzay, près de Thouars, qui injurie et traite de sorcière la tante de son mari parce qu'une de ses oies a été tuée par une truie appartenant à cette tante : le mari, Guillaume Roulandeau, un vigneron de 31 ans, fera taire si énergiquement sa femme qu'elle en mourra".
Ibid.

Par ailleurs, au Moyen-Age, les connaissances en matière de médecine étaient encore balbutiante, leur développement a d'ailleurs été largement entravé par l’Église qui préférait soigner les âmes que les corps. Ainsi la maladie, pour peu qu'elle fût un tantinet étrange - par exemple une épidémie, s'expliquait forcément par l'entremise du diable.

"Louise Brunelle, à Thouars, pour avoir refusé de la pâte pour faire le pain à Guérineau, réputé « user de fait et art de sorcellerie », tombe malade et voit mourir du même mal son fils de cinq ans."(3)
Ibid.

Et voilà ce qui arriva quand on essaya de la guérir :
  
"La mixture d'ail, de groseilles, de vinaigre, broyés avec le manche d'une serpe dans une écuelle de bois ne fit que rendre plus malade Louise Brunelle ; sachant que d'autres personnes, malades comme elle, avaient été guéries après avoir battu le sorcier qui leur avait fourni la mixture, elle le fit venir, déshabiller comme si on allait le mettre dans le feu, puis battre avec un bâton de chêne, correction qui mena Guérineau droit à la tombe."
Ibid.

Conclusions :

- Toujours éviter de s'approcher d'un tourteau dont on ne connaît pas la provenance.
- Le mélange ail-groseilles-vinaigre, c'est pas bon.
- Faire taire énergiquement sa femme est une expression fleurie encore utilisée en 1985 et qui signifie Tuer sa femme.

 
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