vendredi 27 février 2015

Un coeur écorché

 Un graffiti qui s'efface, place Saint-Laon.
 Normalement on affiche son bonheur, lui n'avait que du malheur.

***
Tout passe avec le temps, me disait-on.
Mais le temps aussi s'est arrêté
Quand tu es partie.

Tout passe avec le temps, répétaient-ils encore.
Peut-être les peines qui arrachent des larmes
Mais pas celle qui m'a arraché le cœur
Et qui m'a vu misérable, en lambeaux,
Errer par les rues, sans toi, sans rien
Sinon mon malheur pour fardeau.
Je n'avais que lui en tête, je disais qu'il me tuerait, alors on me rabâchait la rengaine : Tout passe avec le temps, et moi je voulais leur foutre mon poing dans les dents.

Non la douleur ne passerait pas, je la voulais toujours à mes côtés,
Elle seule me rattachait encore à toi et je m'y accrochais comme le pendu à sa corde - et son corps qui gesticule, qui s'affole, qui y croit encore.

Le lendemain j'ai dessiné mon cœur sur un mur, du moins ce qu'il en restait.
Et chaque jour, en passant devant, je pensais à toi, à moi, à ce foutu bonheur que je tenais entre mes doigts. Je me faisais du mal, volontairement, je voulais souffrir, juste pour faire vivre encore un peu cet amour qui n'en était plus un, je m'acharnais sur son cadavre - 36 coups de couteau - juste pour que ça continue.

Six ans ont passé,
Je n'ai pas pu les retenir.
Et tu n'es plus qu'un souvenir,
La douceur de ta peau,
Les reflets de tes yeux
Verts ou bleus, je ne sais plus.

C'est vrai que tout passe avec le temps, et c'est dommage. 
***


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