vendredi 27 février 2015

Un coeur écorché

 Un graffiti qui s'efface, place Saint-Laon.
 Normalement on affiche son bonheur, lui n'avait que du malheur.

***
Tout passe avec le temps, me disait-on.
Mais le temps aussi s'est arrêté
Quand tu es partie.

Tout passe avec le temps, répétaient-ils encore.
Peut-être les peines qui arrachent des larmes
Mais pas celle qui m'a arraché le cœur
Et qui m'a vu misérable, en lambeaux,
Errer par les rues, sans toi, sans rien
Sinon mon malheur pour fardeau.
Je n'avais que lui en tête, je disais qu'il me tuerait, alors on me rabâchait la rengaine : Tout passe avec le temps, et moi je voulais leur foutre mon poing dans les dents.

Non la douleur ne passerait pas, je la voulais toujours à mes côtés,
Elle seule me rattachait encore à toi et je m'y accrochais comme le pendu à sa corde - et son corps qui gesticule, qui s'affole, qui y croit encore.

Le lendemain j'ai dessiné mon cœur sur un mur, du moins ce qu'il en restait.
Et chaque jour, en passant devant, je pensais à toi, à moi, à ce foutu bonheur que je tenais entre mes doigts. Je me faisais du mal, volontairement, je voulais souffrir, juste pour faire vivre encore un peu cet amour qui n'en était plus un, je m'acharnais sur son cadavre - 36 coups de couteau - juste pour que ça continue.

Six ans ont passé,
Je n'ai pas pu les retenir.
Et tu n'es plus qu'un souvenir,
La douceur de ta peau,
Les reflets de tes yeux
Verts ou bleus, je ne sais plus.

C'est vrai que tout passe avec le temps, et c'est dommage. 
***


mercredi 25 février 2015

Il est loin le temps de la "Pacific"



La vente des avions Rafale à l’Égypte excitent les appétits. A Thouars on a un Bombarbier en chantier !

 Boulevard de Diepholz.

NB : Pour ceux qui se demanderaient ce qu'un Bombardier vient faire là : Bombardier


mardi 24 février 2015

Leçon de géopolitique

Ce week-end, Bressuire a battu Thouars. C'était du foot, mais à bien écouter l'entraineur bressuirais, on croirait presque qu'il commente la situation de l'hôpital Nord-Deux-Sèvres ou encore tout autre sujet qui oppose Thouars et Bressuire. C'est un peu toujours la même histoire : 

"Je suis content du résultat, surtout face à un concurrent direct. Nous avons subi au début, mais nous avons marqué sur un contre. Ensuite, nous avons été solidaires et très costauds pour conserver la victoire."

(propos recueilli dans Le Courrier de l'Ouest)

 Photo FC Bressuire (sa)
En arrière plan et derrière la bannière "ici c'est Thouars", on observe que le thouarsais a deux jambes pour cinq corps, ce n'est pas une illusion d'optique, souvent le Thouarsais a du mal à coordonner toutes ses têtes pensantes pour avancer d'un même pas.

Comme un symbole !



samedi 21 février 2015

Plouf Plouf


dans La Gamelle actuellement :



On a encore le temps de voter pour soutenir le dessin des collégiens :


vendredi 20 février 2015

Ça déraille

Tandis que la liaison TER Thouars-Bressuire est menacée, certains envisagent le pire et testent déjà de nouvelles solutions : la poussette sur rails !


La tentative a échoué lamentablement au bout de 200m. Bilan : un baigneur avec un bras arraché et une Sophie la girafe qui ne couine plus. Pas de doute, mieux vaut garder le TER, c'est plus sûr.


jeudi 19 février 2015

Tous les chemins mènent à Rome

Ne reste plus qu'à se faire offrir le billet. 

C'est le projet des élèves du collège MTA qui participent au Défi Canson. A la clef un voyage à Rome pour toute la classe. La consigne était simple : "Redessine un monument antique en lui apportant une touche contemporaine". Les élèves ont fait mieux encore, ils ont apporté une touche psychédélique. Et l'avenir leur donnera raison car l'avenir sera psychédélique, c'est sûr, ils l'ont dit à la télé. Voyez comme c'est beau ! Le Colisée ondule comme sous l'effet d'un verre de champagne, les lampadaires poussent comme des plantes, l'ascenseur, lui, magistral, se prend pour un manège de fête foraine et le nom de ce chef d’œuvre "Bulliacothèque" laisse toute sa place à l'imagination puisqu'on n'en comprend pas vraiment le sens. A ce niveau-là, ce n'est plus un dessin, c'est une vision !


Vox populi vox dei comme disaient les romains, la sélection se joue à la popularité. Reste donc à voter (les votes s'arrêtent lundi prochain, grouillons-nous), c'est ici :
http://www.defi-canson.fr/dessin1909
(et en plus, on peut voter trois fois de suite sur le même ordinateur avec différentes adresses)

mercredi 18 février 2015

Avoir l'oeil toujours


Quelques clichés croisés ici ou là





Fxkat



En voir d'autres : Avoir l'oeil


mardi 17 février 2015

Comme un corps

Mais qu'est-ce que c'est que ce truc ?
Le détail des nervures d'une feuille ?
Une radiographie de mon ciboulot ?
Un système cardio-vasculaire ?


Rien de tout cela, c'est une image topographique du Sud-Loire qui met en évidence les cours d'eau. Il ne reste plus qu'à y retrouver notre Thouet. Bon courage.


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Sce de l'image : SRTM (Shuttle Radar Topography Mission), mission réalisée en 2000 par la navette Endeavour.

vendredi 13 février 2015

Vive la fête !


A Sainte Verge, on aime faire la fête... mais pas trop quand même.

Consigne affichée dans la salle Alcide d'Orbigny, Sainte Verge.

mercredi 11 février 2015

Fais ce que je dis...

 Devanture de Bioxygène, une enseigne lumineuse en pleine nuit.
 Magasin fermé mais ouvert.

Les écolos, on ne sait jamais s'ils sont pragmatiques ou idéalistes, ils voudraient être les deux et parfois ils s’emmêlent les pinceaux dans leurs contradictions.

L'autre jour, tandis que je grillais une clope à l'extérieur d'un bistrot, un écolo vient me rejoindre. Nous devisons, il parle, je l'écoute :
"Ouais, tu vois, la consommation de masse, c'est une drogue : plus tu consommes, plus tu as envie de consommer. On est conditionné. Ça crée un manque qui force à consommer toujours davantage pour répondre à des besoins immédiats et accessoires. En réalité ces plaisirs sont factices, on pourrait s'en passer, c'est juste pour combler le manque et remplir les poches des multinationales. Alors que tous ces produits polluent et endommagent irrémédiablement la santé de la planète à long terme. Faut qu'on arrête, on court à notre perte."
En disant cela, il tire une bouffée de sa cigarette. Alors je me mets à penser ce qui suit :  
"Ouais, tu vois, le tabac, c'est une drogue : plus tu fumes, plus tu as envie de fumer. On est conditionné. Ça crée un manque qui force à fumer encore davantage pour répondre à un besoin immédiat et accessoire. En réalité ce plaisir est factice, on pourrait s'en passer, c'est juste pour combler le manque et remplir les poches des multinationales. Alors que le tabac pollue et endommage irrémédiablement la santé de notre organisme à long terme. Faut qu'on arrête, on court à notre perte."
Je regarde la fumée sortir de ses narines. Je souris. 

C’est toujours drôle de voir un écolo prôner pour le monde entier des principes qu'il n'est foutu d'appliquer à lui-même. Un écolo qui fume, c'est comme une blague sur pattes, c'est pour ça qu'on les aime bien.

Reuters/© Philippe Wojazer (sa)



mardi 10 février 2015

Inventaire à la Ménard

(un peu de poésie)





la Moutarde Vétérinaire,
le Liquide Météorifuge,
 le Liniment,
la Poudre Cicatrisante,
la Poudre Vitacalcique,
l'Onguent de Pied,
la Boîte Trivacure,
la Liqueur contre le Piétin,
la Poudre Ovo-Germinative,
l'Onguent Fondant,
la Poudre Reconstituante et Excitante,
la Poudre Epidermique,
la Métricure,
le Baume Antigal n°5,
la Poudre stomachique,
la Poudre tonique,
la Poudre Antiostéoclastique,
le Cocciphage,
le Tue-Douve,
l'Onguent Vésicatoire,
le Verruphage,
les Tablettes jaunes,
les Tablettes blanches,
et puis les noires,
la liqueur viporcine,
le Baume auriculaire,
les Pilules Dépuratives,
le Trivitol,
la liqueur Anti-Vermineuse,
la Poudre Aphrodisiaque,
les Pilules Canicures,
et la Liqueur Utérine.




vendredi 6 février 2015

Les nourritures terrestres

Dans "Le Cinquième Livre" Rabelais s'en prend au carême. Sans surprise l'adepte de la bombance déteste cette pratique d'abstinence qu'il accuse d'ailleurs de tous les maux, à commencer par celui de rendre malade ceux qui s'y adonnent. Il note également un effet contradictoire, à savoir l'influence réciproque de la privation de nourriture sur l'activité sexuelle, laquelle augmente par effet de compensation. L'idée a de quoi énerver les curés de l'époque et pourtant Rabelais appuie son analyse sur un cas réel - et thouarsais forcément :

"Au papier baptistere de Touars, plus grand est le nombre des enfans en Octobre & Novembre nez, qu’es dix autres mois de l’Annee, lesquels selon la supputation retrograde, tous estoient faits, conceus, & engendrez en quaresme."

Je vous mets une traduction approximative :

"Dans les registres du baptistère de Thouars, plus grand est le nombre des enfants nés en octobre et novembre que les dix autres mois de l'année. Par calcul rétrograde, ces enfants ont été faits, conçus et engendrés en carême."  


L'argument semble imparable quoique frère Jean rétorque tout de même :  

"Je, dist frere Jean, escoute vos propos, & y prens plaisir non petit : mais le Curé de Jambet attribuoit ce copieux engrossissement de femmes non aux viandes de quaresme, mais aux petits questeurs voultes, aux petits prescheurs bottes, aux petits confesseurs crottes : lesquels damnent, par cestuy temps de leur empire les ribaulx mariez trois toises au desoubs des grifes de Lucifer. A leur terreur les mariez plus ne biscotent leurs chambrieres, se retirent à leurs femmes".

Toujours une traduction approximative (en respectant la couleur du texte) :

"J'écoute vos propos, dit frère Jean, et y prends grand plaisir : mais le curé de Jambet attribuait ce copieux engrossissement non aux viandes de carême, mais aux petits quêteurs voultes, aux petits prêcheurs bottes, aux petits professeurs crottes : lesquels damnent les maris volages trois toises au-dessous des griffes de Lucifer. Terrorisés, les maris ne biscotent plus leurs femmes de chambre et retournent vers leurs femmes".

A chacun sa vérité !


mercredi 4 février 2015

L'envers du décor

Un objet incongru est apparu hier dans les parterres qui jouxtent la chapelle Jeanne d'Arc. Ce serait un dépôt d'ordures s'il n'était pas signé Ursuline Rinoir et accompagné d'une date - 2015. Voilà qui rend dubitatif, ce serait donc une œuvre d'art ?



photographie de la Fountain
de Marcel Duchamp, 1917.
Afin de s'en assurer, nous avons fait appel à un éminent historien de l'art contemporain, M. Jacob Delafon :

"Indéniablement, c'est de l'art car Ursuline Rinoir peut aussi s'écrire U. Rinoir, référence explicite à la pissotière que Marcel Duchamp tenta d’installer dans une exposition en 1917 et qui modifia à jamais l'Histoire de l'art. Depuis ce jour le geste artistique n'est plus rattaché à l'objet, il est devenu CONCEPTUEL ! N'importe quel objet peut s'y prêter, seule l'intention de l'artiste décide de son statut : urinoir ou sculpture.

- Non mais sérieux ? Moi, je crois plutôt que c'est juste une table basse.

- Mais c'est bien plus qu'une table basse, vous voyez ?  D'ailleurs en est-ce vraiment une, ne serait-ce pas plutôt un tabouret ? Mieux encore, un tabouret table basse multifonctionnel exprimant l'incertitude créatrice qui ouvre le champ des possibles de l'imaginaire. Oh oui, c'est prodigieux ! 

- Ou alors... c'est juste une table basse qu'on a abandonnée.

- Ce que vous êtes matérialiste ! Ne voyez-vous pas que cette œuvre exprime "l'envers du décor", l'objet d'intérieur qui en se retrouvant à l'extérieur perd sa fonction première et s'en découvre une autre, il se régénère tel le Phoenix en renversant les codes admis de l'art et de la décoration d'intérieur. C'est même un retour aux sources car l'objet en bois tente de se réinsérer dans la Nature qui l'a vu naître, mais la cure de Jouvence est malheureusement vaine et aussitôt dénoncée par le vert-pomme criard qui jure avec son environnement et ne fait que révéler au monde l'impossible tentative de redevenir ce que l'on n'est plus. Concept héraclitéen à coup sûr : on peut se baigner au même endroit dans un fleuve mais on ne se baigne jamais dans la même eau, car l'eau, comme le Temps, coule malgré nous. C'est limpide, non ?

- Ou alors... c'est une table basse qu'on a abandonnée. Et un type est passé par là avec un stylo, juste pour faire une blague.

- Ah ! C'est le risque inhérent à l'art contemporain, on ne peut jamais déterminer avec précision s'il est sérieux et profond ou futile et inepte. Tabouret, table basse ? La vie, la mort ?

- Donc il est possible que ce ne soit pas de l'art ?

- Certes, mais il existe tout de même une méthode pour le vérifier, elle est simple : combien seriez-vous prêt à payer pour acquérir cette œuvre ?

- Mais rien du tout !

- Rien du tout ? Hum... alors ce n'est peut-être pas de l'art."



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En bonus, la réaction des riverains filmée en caméra cachée :





mardi 3 février 2015

Ferme ta bouche

Une conversation sur le trottoir, devant Bellanné, Thouars.

 
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