mercredi 17 décembre 2014

Paroles de thouarsais - épisode 2

Il y a dix ans, l'ethnologue Aurélie Melin a mené une enquête sur Thouars. Il s'agissait non pas de décrire la ville telle qu'elle est mais telle qu'elle est perçue par les thouarsais et les autres.

Il faut imaginer une étudiante venue de Poitiers tenter de comprendre ce qu'est "Thouars". Pour ce faire elle a recueilli des témoignages forcément subjectifs, voire carrément folkloriques ; la réalité en ressort toute tordue et pourtant bel et bien reconnaissable : c'est comme ça Thouars, c'est un esprit particulier et des histoires qu'on aime se raconter sans vraiment chercher à respecter la vérité ; même la rationalité la plus élémentaire en prend parfois un bon coup dans le cornet. A lire certains de ces témoignages, elle a dû bien s'amuser Aurélie Melin dans ses pérégrinations thouarsaises.    

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Aujourd'hui, pas de folklore mais du pittoresque, honneur au Bar de L'Espérance dont l'ambiance est très bien restituée. Il faudrait aujourd'hui y ajouter les tourterelles, et on serait raccord :

Près de la gare SNCF, Place Clément Ménard, existe un petit café à l'ambiance particulière. Il n'y a que des habitués qui s'y réunissent quotidiennement. Les personnes, des hommes, arrivent successivement, et chacun connaît bien le dernier arrivé :

« Allez, on installe le tapis de belote ? »

Si notre présence ne les surprend qu'à peine, les « étrangers » au quartier y sont plutôt rares. La porte est tenue fermée à clef - à cause du vent - mais chaque client n'hésite pas à l'ouvrir. Quant au « patron » il s'inquiète de savoir si le café est bon, « parce qu'on fait pas souvent chauffer la machine », plaide-t-il.

Pour si banal que puisse paraître cet endroit en la ville digne des Copains d'abord chantés par le poète et baladin sétois, il renvoie à l'image d'une certaine sociabilité, née des événements douloureux de la Deuxième Guerre mondiale et, en particulier, de l'esprit de la « Résistance-fer », qui donne tout son sens plein à cette partie de la ville, qui est loin d'être insignifiante dans l'histoire de Thouars. En effet, a priori, ces lieux n'invitent guère à la visite et à la découverte de leur architecture et de la stéréotomie, beaucoup moins, on est en droit de le penser, qu'à celles de la partie médiévale, qui les jouxte tout au plus à quelques centaines de mètres. Pourtant son existence s'inscrit bien dans une chronologie du développement urbain.

 in Approche ethnographique de la ville de Thouars, Aurélie Melin, 2004

Photo Dadu Jones, 2009 - http://www.daduphoto.fr/
Et en prime une promenade dans le village noir :
 http://www.enattendantmieux.org/weekend/?p=97



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