mercredi 30 avril 2014

Œcuménisme involontaire

Les coïncidences sont parfois troublantes, surtout quand elles nous rapprochent de l'autre bout du monde. Voyez le pinacle au sud de la façade de l'église Saint-Médard, il ressemble à s'y méprendre à un temple bouddhiste de Katmandou.

Ne semble-t-il pas lui aussi avoir des yeux, et encore un nez ? N'a-t-il pas non plus un grand chapeau pointu comme son alter ego ?
 
Photo B.Gagnon.



mardi 29 avril 2014

La liberté guide le peuple... sauf à Vrines

Impasse de la Liberté, Vrines.



Quelle drôle d'idée d'avoir mis la liberté dans une impasse !







Cependant la "liberté" a sûrement sa raison d'être à cet endroit car il y avait non loin, sur la route de Nantes, un "café de la Liberté", comme le rappelle le site Internet de la commune (ici, en .pdf). Lui-même peut-être lié à un "arbre de la Liberté" planté à proximité puis arraché par les vendéens en 1793, m'a-t-on dit, mais ce n'est qu'un on-dit sans véritable fondement, du coup le mystère demeure.




vendredi 18 avril 2014

La ville du rail

Thouars a une longue et profonde culture cheminote, à tel point que même les arbres y sont montés sur rail. On ne se refait pas...

"Place Saint-Médard, deux minutes d'arrêt !" 


mercredi 16 avril 2014

"Le Thouarsais est une ivresse"

On ne va pas se mentir, et je le dis sans flagornerie, un bouquin tel que Chroniques noires à Thouars, de Philippe L'Excellent, alias Balthazar Forcalquier, on n'en voit pas passer tous les jours. Pour trouver un équivalent, il faudrait remonter à... - Oh la vache ! Je n'étais pas né, c'est dire si l’événement est d'importance.

L'ouvrage est un peu sauvage, il a besoin de presse-livres pour bien se tenir.

Voilà un livre plein d'exubérance, de caricatures, de drames, d'alcools, de meurtres extravagants et de joie de vivre. Du noir - celui du titre - ça c'est pour les crimes, les intrigues, les magouilles ; du rouge qui saigne mais surtout du rouge qui se boit, on y trouvera aussi du blanc, du rosé, et du Duhomard évidemment. Le tout forme un cocktail aussi explosif qu'un éclat de rire, lequel est toutefois coiffé d'un avertissement qui se veut des plus sérieux : "les personnages comme les situations n'ont aucune réalité". On pouffe de rire, personne n'y croit mais on fait semblant pour préserver les apparences, car, il faut bien le dire, si rien n'est réel, tout nous ressemble quand même. Lisez plutôt : 
Donc le Thouarsais est un pays de Cocagne, mais en mieux. Cieux radieux, gens généreux. Ah oui, les gens ! Ce sont des gens simples comme le ciel radieux et généreux. Il y a longtemps qu’ici les philosophes foireux, les amoureux du dogme, les gens de pouvoir ont été poussés vers la sortie. « Allez donc voir, 15 km à l’ouest, en Bocage, ils ont sans doute du boulot pour vous. Si ce n’est pas le cas prenez le cap au sud, Niort vous accueillera. Mais gaffe à l’est, c’est Loudun, là-bas ils vous brûleront » voilà ce qu’on leur dit avec compassion car ici nous sommes radieux et généreux. C’est ainsi qu’ils sont partis construire leurs idées ailleurs. Bon vent. Ici, en Thouarsais, le monde est resté sans chef. Ou alors le chef est un con, et lui-même le sait, il est donc moins con. Forcément.
Évidemment c'est caricatural mais quand la caricature touche juste - et elle touche juste - on y perçoit des morceaux de vérités autrement inaccessibles, non pas de grandes leçons philosophiques mais des vérités simples sur des hommes qui vivent, souffrent, rient et puis pleurent aussi. Pour les plus curieux, ceux qui se demandent ce qu'il peut y avoir de véritablement véritable dans ces histoires, il fallait être la semaine dernière à la librairie Brin de lecture pour entendre l'auteur dévoiler les anecdotes qu'on retrouve derrière les traits de certains personnages, des révélations qu'on n'écrit pas noir sur blanc sur du papier mais qu'on livre comme des confidences. Pour ceux qui l'ont raté et qui déjà s'en mordent les doigts, il y a une séance de rattrapage au Forum Média du Super U, samedi prochain, de 11h à 13h, avec dédicaces et tout le tintouin.

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Chroniques noires à Thouars, Balthazar Forcalquier, Geste Édition, 13,90 €. Disponible en librairie. 

mardi 15 avril 2014

Le coup du chapeau

Émile Diacre profitant
d'un socle qui traînait
par là pour se statufier
 de son vivant,
place Flandres-Dunkerque.
- coll. Daniel Fouchereau (sa)
Si vous le voulez bien - de toute façon vous n'avez pas vraiment le choix - remontons le temps jusqu'en 1935. A cette époque le journal Ouest-Eclair consacrait une série d'articles intitulée Leur violon d'Ingres à des personnalités du Thouarsais en leur demandant de dévoiler quel est leur violon d'Ingres, justement. Il semble que les anecdotes ainsi recueillies aient été d'un banal affligeant, allant de la pêche à la chasse tout au mieux. Puis vint le tour d'Émile Diacre, célèbre négociant en vins et spiritueux, et surtout inventeur de notre fameux Duhomard. On apprend ainsi quelques-uns des nombreux talents du bonhomme.

 02 octobre 1935, Ouest Eclair

Pour ceux qui ne connaissent pas le trut (ou tru), il faut préciser que c'est un jeu de cartes où l'on passe son temps à mentir, il serait d'ailleurs suicidaire d'être sincère, vous perdriez à tout coup. Voilà pourquoi ce jeu plaisait tant à notre ami Émile. 


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Pour le plaisir et dans la même édition du 02 octobre 1935, "on apprend que depuis quelques temps, une construction est en cours, à droite du pont [de Vrines] [...] C'est, nous dit-on, une blanchisserie moderne, paraît-il un modèle du genre".

Pour une fois, voilà un on-dit qui a fait date.


 02 octobre 1935, Ouest Eclair

vendredi 11 avril 2014

Le plus fastoche des métiers

 

Vous savez compter jusqu'à 1 ?

Devenez comptable unique.



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mercredi 9 avril 2014

De l'autre côté

Dadu Jones est un photographe lorrain. Autant dire qu'une balade à Thouars le transforme illico en touriste, on voudrait même l'enfermer dans ce statut et se mettre à penser que quoi qu'il dise de nous, il n'aura forcément rien compris, parce qu'il n'est pas de là, parce que nous on sait mieux que tout le monde etc etc. Mais en réalité, on apprend beaucoup des touristes, on apprend à voir à travers eux ce qui nous échappe parce qu'ils posent un regard neuf sur la ville, parce qu'ils s’émerveillent de ce qui nous est banal et qu'on ne regarde plus. Alors quand Dadu Jones passe dans le village noir, on en prend plein les yeux, c'est ici : "Thouars, de l'autre côté" (vous pouvez suivre ce lien directement, sans attendre de lire la suite de mon bavardage qui n'a que peu d'intérêt. Et puis de toute façon, vous finirez par cliquer alors autant y aller maintenant). 

Thouars, de l'autre côté.
Il y a du noir et du blanc comme une mélancolie mais avec une force qui fait jaillir les contrastes, la désolation et la beauté qui se mêlent soudain pour dire un monde en friche qu'on regarde avec un peu de tristesse. Et puis il y a le texte, superbe.
  
On a rarement aussi bien parlé du village noir, de Thouars, du monde et de nous aussi. Avec Dadu Jones, on a envie "de s'asseoir sur le perron d'un entrepôt désaffecté et de se demander: "Mais merde, où avons-nous commencé à déconner? Il y a bien un moment où tout a dérapé, non?"
La suite de ce qu'il écrit est une merveille, aussi rare que précieuse, une pensée qui ose la contradiction, laquelle se révèle être "un carburant. Inconfortable, mais carburant quand même. Si on résolvait les contradictions, on risquerait la pureté, et cette dernière, quel que soit son bord, est toujours une énorme fadaise". Oh que oui ! 
  


Thouars, de l'autre côté.
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Dadu Jones a fait toute une série sur Thouars, c'est ici : 

mardi 8 avril 2014

Toujours voir midi à sa porte


Notre-Dame du Cottage serait-elle devenue une officine intégriste prête à mettre le monde entier sous sa coupe ? A en croire l'horloge du clocher, on s'en approche.

Les curés ne se suffisent plus des hommes, ils s'en prennent maintenant à la marche du Temps ; et ça prend, il semble qu'ils aient réussi à convertir les aiguilles de la pendule qui désormais pointent invariablement vers le ciel du matin jusqu'au soir et du soir jusqu'au matin.

à 18 h                                           à 07 h

vendredi 4 avril 2014

Pschitt !

"Achtung ! Achtung ! Ein Zeppelin nous attaque !"

Heureusement on peut toujours compter sur la vigilance des mobiles, toujours à l'affût. 

A côté de la chapelle du château.
Photo envoyée par un lecteur génial - vous l'êtes tous, rassurez-vous -
et prise par une amie géniale elle aussi.

Une petite chose à propos du monument aux morts qui commémore le sacrifice des soldats tués pendant la guerre de 1870-1871.
Outre les tergiversations autour de son édification en 1902 et que raconte très bien Jean-Claude Moulon sur son site : j.moulon.free.fr/pages/monument3.html, il est à remarquer que le soldat pointe son fusil vers l'ouest alors que l'ennemi allemand venait de l'est. Pas étonnant qu'on l'ait perdue cette guerre !

mardi 1 avril 2014

Dans les clous

Nous relations il y a peu la fugue improbable de deux bandes blanches originaires du passage piéton de la rue Tolstoï (voir "J'ai eu vraiment très peur"). Depuis, la situation est revenue à la normale mais cela n'a pas été sans mal.

Avant
Le 05 mars et après deux semaines de cavale, les bandes blanches incriminées retrouvaient enfin leur emplacement d'origine, cependant elles se voyaient toujours sous la menace d'une mise à pied pour manquement à leur devoir. Aussitôt prévenu, le syndicat FO "Voirie et peinture acrylique" est monté au créneau pour dénoncer les conditions de travail auxquelles sont confrontées les bandes blanches, et notamment le stress qui, selon la déléguée syndicale Amélie Gouache, expliquerait la dépression nerveuse de ses consœurs.

Après (Photo envoyée par un habitant
de la rue Tolstoï, le 05 mars. Merci)
"Nous sommes les mal-aimées de la profession. Imaginez donc, on nous foule du pied à longueur de journée, et quand ce ne sont pas les piétons, ce sont les voitures qui nous roulent dessus. Y'en a marre !" s'est-elle exclamée avant de demander pour tous les bandes blanches le statut de "zébra", avec interdiction de circulation. "Impossible", a répondu la municipalité, laquelle se disait toutefois prête à faire un compromis sachant concilier "l'intérêt de tous dans le respect de chacun" ainsi que le précise Le bréviaire du parler socialiste, p. 442, dans son article "Comment annoncer une mauvaise nouvelle".

Le sujet a ensuite été débattu en conseil municipal :
- Nous devons négocier, a expliqué le maire, car nous ne pouvons pas nous permettre une grève des bandes blanches, cela mettrait à mal la cohésion de la ville qui est le ferment du lien social.   
- Du vivre ensemble, a rétorqué l'opposition municipale. 
- Ah non, les passages piéton, ça c'est du lien social.
- Du vivre ensemble !
- Du lien social !
- N'importe quoi ! C'est du vivre ensemble, je vous dis !
(...)

La discussion s'est ainsi éternisée jusque tard dans la nuit. Au petit matin, il a tout de même été décidé un décret municipal permettant l'usage des passages piéton mais avec l'obligation de poser les pieds ENTRE les bandes blanches afin de ne pas salir celles-ci.


DERNIERE MINUTE
Une plainte vient d'être déposée devant le tribunal administratif par le "Collectif des gens qui chaussent du 54", lequel dénonce le caractère discriminatoire d'un tel décret ainsi que l'infaisabilité de sa mise en application.
 







 
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