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Une sorcière qu'on torture pour voir ce qu'elle a dans le ventre. Dessin de M. Van Maele (sa) |
Dans La Sorcellerie en Poitou à la fin du Moyen-Age, Robert Favreau évoque quelques histoires qui se déroulèrent à Thouars et dans ses environs.
Il faut préciser une chose quand on parle des sorcières. Si aujourd'hui
le sujet fait sourire, ou trembler, la magie était au Moyen-Age une
chose tout à fait commune - les cartésiens étaient rares et pour tout
dire anachroniques. Ainsi, il faut faire la différence entre la magie blanche (qui était tolérée) et la magie noire (généralement punie jusqu'à ce que mort s'en suive). Petite illustration sur fond d'adultère :
"Une épouse trompée fait à Thouars, en 1484, périr la maîtresse de son mari,
en empoisonnant un tourteau qui lui est destiné : une rémission royale
intervient pour la femme qui s'est chargée, contre argent, de faire le
tourteau, d'y mettre les poudres qui lui étaient remises, et de le
donner à manger à la maîtresse du mari, car l'épouse légitime lui avait
affirmé que les poudres avaient seulement pour but de « départir l'amour
d'entre Jehanne Mestaière et son mari »"
La Sorcellerie en Poitou à la fin du Moyen-Age, Robert Favreau, Société des Antiquaires de l'Ouest, 1985.
Les preuves de sorcellerie étant par nature tout à fait fumeuses, les condamnations
n'étaient pas mieux étayées, c'était donc un terreau parfait pour les dénonciations calomnieuses et autres règlements de comptes, comme l'explique encore Robert Favreau :
"Le milieu des sorciers et sorcières ne nous est connu que par des
documents qui leur sont hostiles. Il est clair que l'on a traité de
sorcier, poursuivi devant les tribunaux, sous l'accusation de
sorcellerie, le voisin, la voisine dont on avait à se plaindre. Cela
semble évident pour cette Perrine Bertrand, de Luzay, près de Thouars,
qui injurie et traite de sorcière la tante de son mari parce qu'une de
ses oies a été tuée par une truie appartenant à cette tante : le mari,
Guillaume Roulandeau, un vigneron de 31 ans, fera taire si énergiquement
sa femme qu'elle en mourra".
Ibid.
Par ailleurs, au Moyen-Age, les connaissances en matière de médecine étaient encore balbutiante, leur développement a d'ailleurs été largement entravé par l’Église qui préférait soigner les âmes que les corps. Ainsi la maladie, pour peu qu'elle fût un tantinet étrange - par exemple une épidémie, s'expliquait forcément par l'entremise du diable.
"Louise Brunelle, à Thouars, pour avoir refusé de la pâte pour faire le pain à Guérineau, réputé « user de fait et art de sorcellerie », tombe malade et voit mourir du même mal son fils de cinq ans."(3)
Et voilà ce qui arriva quand on essaya de la guérir :
Ibid.
Et voilà ce qui arriva quand on essaya de la guérir :
"La
mixture d'ail, de groseilles, de vinaigre, broyés avec le manche d'une
serpe dans une écuelle de bois ne fit que rendre plus malade Louise
Brunelle ; sachant que d'autres personnes, malades comme elle, avaient
été guéries après avoir battu le sorcier qui leur avait fourni la
mixture, elle le fit venir, déshabiller comme si on allait le mettre
dans le feu, puis battre avec un bâton de chêne, correction qui mena
Guérineau droit à la tombe."
Conclusions :
- Toujours éviter de s'approcher d'un tourteau dont on ne connaît pas la provenance.
- Le mélange ail-groseilles-vinaigre, c'est pas bon.
- Faire taire énergiquement sa femme est une expression fleurie encore utilisée en 1985 et qui signifie Tuer sa femme.
Ibid.
Conclusions :
- Toujours éviter de s'approcher d'un tourteau dont on ne connaît pas la provenance.
- Le mélange ail-groseilles-vinaigre, c'est pas bon.
- Faire taire énergiquement sa femme est une expression fleurie encore utilisée en 1985 et qui signifie Tuer sa femme.
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