jeudi 31 octobre 2013

Vive moi


Une empreinte dans le ciment, rue Du Guesclin.

Narcisse était tombé amoureux de son reflet croisé dans l'eau d'une source.

A Thouars, le narcissisme conduit à s'auto-congratuler en se regardant dans une plaque de ciment.

C'est moins poétique mais tout aussi efficace.

Comme tout un chacun, je me suis laissé prendre au jeu, car il est évident que cette inscription n'est destinée à personne d'autre que moi, n'est-ce pas ?


mercredi 30 octobre 2013

La chasse aux sorcières

Une sorcière qu'on torture
pour voir ce qu'elle a
 dans le ventre.
Dessin de M. Van Maele (sa)
Dans La Sorcellerie en Poitou à la fin du Moyen-Age, Robert Favreau évoque quelques histoires qui se déroulèrent à Thouars et dans ses environs.

Il faut préciser une chose quand on parle des sorcières. Si aujourd'hui le sujet fait sourire, ou trembler, la magie était au Moyen-Age une chose tout à fait commune - les cartésiens étaient rares et pour tout dire anachroniques. Ainsi, il faut faire la différence entre la magie blanche (qui était tolérée) et la magie noire (généralement punie jusqu'à ce que mort s'en suive). Petite illustration sur fond d'adultère :

"Une épouse trompée fait à Thouars, en 1484, périr la maîtresse de son mari, en empoisonnant un tourteau qui lui est destiné : une rémission royale intervient pour la femme qui s'est chargée, contre argent, de faire le tourteau, d'y mettre les poudres qui lui étaient remises, et de le donner à manger à la maîtresse du mari, car l'épouse légitime lui avait affirmé que les poudres avaient seulement pour but de « départir l'amour d'entre Jehanne Mestaière et son mari »"
La Sorcellerie en Poitou à la fin du Moyen-Age, Robert Favreau, Société des Antiquaires de l'Ouest, 1985.

Les preuves de sorcellerie étant par nature tout à fait fumeuses, les condamnations n'étaient pas mieux étayées, c'était donc un terreau parfait pour les dénonciations calomnieuses et autres règlements de comptes, comme l'explique encore Robert Favreau :

"Le milieu des sorciers et sorcières ne nous est connu que par des documents qui leur sont hostiles. Il est clair que l'on a traité de sorcier, poursuivi devant les tribunaux, sous l'accusation de sorcellerie, le voisin, la voisine dont on avait à se plaindre. Cela semble évident pour cette Perrine Bertrand, de Luzay, près de Thouars, qui injurie et traite de sorcière la tante de son mari parce qu'une de ses oies a été tuée par une truie appartenant à cette tante : le mari, Guillaume Roulandeau, un vigneron de 31 ans, fera taire si énergiquement sa femme qu'elle en mourra".
Ibid.

Par ailleurs, au Moyen-Age, les connaissances en matière de médecine étaient encore balbutiante, leur développement a d'ailleurs été largement entravé par l’Église qui préférait soigner les âmes que les corps. Ainsi la maladie, pour peu qu'elle fût un tantinet étrange - par exemple une épidémie, s'expliquait forcément par l'entremise du diable.

"Louise Brunelle, à Thouars, pour avoir refusé de la pâte pour faire le pain à Guérineau, réputé « user de fait et art de sorcellerie », tombe malade et voit mourir du même mal son fils de cinq ans."(3)
Ibid.

Et voilà ce qui arriva quand on essaya de la guérir :
  
"La mixture d'ail, de groseilles, de vinaigre, broyés avec le manche d'une serpe dans une écuelle de bois ne fit que rendre plus malade Louise Brunelle ; sachant que d'autres personnes, malades comme elle, avaient été guéries après avoir battu le sorcier qui leur avait fourni la mixture, elle le fit venir, déshabiller comme si on allait le mettre dans le feu, puis battre avec un bâton de chêne, correction qui mena Guérineau droit à la tombe."
Ibid.

Conclusions :

- Toujours éviter de s'approcher d'un tourteau dont on ne connaît pas la provenance.
- Le mélange ail-groseilles-vinaigre, c'est pas bon.
- Faire taire énergiquement sa femme est une expression fleurie encore utilisée en 1985 et qui signifie Tuer sa femme.

mardi 29 octobre 2013

De l'or en toc

35 euros le coffret de Lego, c'est "très raisonnable" comme le vante ce vendeur thouarsais sur leboncoin.fr. D'autant plus qu'il annonce que le jeu contient un "coffre fort rempli d'or !" Là, moi j'achète sans hésiter. 

Un doute me retient tout de même, je déteste qu'on me fasse prendre des vessies pour des lanternes, et encore plus des bouts de plastique pour des lingots d'or ; donc je pose la question : peut-on vraiment faire confiance à des pirates ?

http://www.leboncoin.fr/collection/552543437.htm?ca=20_s


vendredi 25 octobre 2013

Un peu de douceur

Habituellement l'arrière des voitures donnent à lire aux automobilistes impatients des railleries à base de "Nananère je suis devant toi, et bisque bisque rage !"

Un peu de douceur ne fait pas de mal non plus : 

Vu à Thouars.
 Il reste toutefois à découvrir ce qui nourrit le subjonctif, lequel en aurait bien besoin.


mercredi 23 octobre 2013

Les arbres sont branchés


A Thouars, en matière d'énergies renouvelables, nous sommes très ambitieux, au point d'avoir déjà équipé les arbres de prises électriques. Ne reste plus qu'à résoudre la question - un brin épineuse - de la transformation directe de la photosynthèse en électricité, et on sera bon.

Thouars, place Flandres-Dunkerque, près des halles provisoires.


mardi 22 octobre 2013

Frapper avant d'entrer

Vu dans les environs de Thouars.


lundi 21 octobre 2013

Je veux pas aller à l'école

Il paraît que ce sont les vacances, un peu de répit pour les écoliers.

Toujours à l'école Jean Macé qui nous gratifie
d'un nouvel ouvrage issu de leur merveilleuse bibliothèque. Bravo !

Les précédents épisodes du feuilleton  :





vendredi 18 octobre 2013

Ouaf ouaf !

Vu à Thouars.
Voilà un chien sûrement très méchant, il pourrait aisément léchouiller la main de celui qui s'en approcherait de trop près, voire même donner la papatte. On vous aura prévenu, ne venez pas vous plaindre après coup d'avoir reçu un débordement d'affection.


mercredi 16 octobre 2013

Le maire ne vaut pas un clou


Faisons une expérience afin de déterminer la valeur exacte d'un maire.

Le maire est un personnage très utile qui est toujours prêt à filer un coup de main pour le bien de la communauté. Sur la photo ci-dessous, on le voit maintenir un tableau, lequel n'aurait pas manqué de tomber sinon. Merci Monsieur le maire !

Le maire (à gauche) et l'artiste à l'occasion du salon de l'école du Thouet,
image NR "L'art ça gagne ou pas ?" 03/10/2011 (sa) 

Mais comme il n'était pas envisageable de laisser le premier magistrat de la ville dans cette position jusqu'à la fin de son mandat, on le remplaça, ainsi que son acolyte, par un clou :

Le même tableau, aujourd'hui exposé dans le grand escalier de la mairie.

On peut donc en déduire que le maire vaut la moitié d'un clou. CQFD.

 

mardi 15 octobre 2013

Superfétatoire

Au bout de la rue Ferrer, Thouars.
Vous avez le choix, selon que vous soyez réceptif à l'interdit ou à l'obligation. Vous pouvez aussi prendre les deux si vous pensez être suffisamment idiot pour ne pas voir compris l'un ou l'autre des panneaux.


dimanche 13 octobre 2013

La bonne éducation : leçon n°2

Beaucoup d'humour et un joli pied de nez (si l'on peut dire, puisqu'il ne s'agit ni de pied ni de nez) suite à l’article de mercredi dernier "La bonne éducation". Après la couverture de l'album, voici les pages intérieures.

Avant
Après


Du coup, et à tout hasard, je signale qu'il y a toujours des cadavres d'oiseaux qui pendent sous le toit :
Cf l'article "Marabout de ficelle"
 


vendredi 11 octobre 2013

Un blanc manteau

Les présentateurs météo s'excitent depuis hier sur "la première offensive de l'hiver", évoquant les chutes de neige sur le Jura comme s'il s'agissait d'un terrible dérèglement climatique au point de hurler à l'unissons : "Mon Dieu! Décidément y'a plus de saison!" Rien d'extraordinaire pour autant ; à Thouars on a eu de la neige le mois dernier et on n'en a pas fait tout un plat.
  
Photo prise le 13 septembre dernier, à Thouars. Oui oui, le 13 septembre !

En hiver, on eût écrit que la ville avait revêtu son manteau blanc et que les rues étaient recouvertes d'un silence ouaté*.

En hiver, c'eût été une métaphore bien banale.

Mais on était en septembre, et la neige en septembre... Eh bien c'était vraiment du coton !
Lequel ne venait pas du ciel mais du toit d'un immeuble des Capucins où l'on refaisait l'isolation.
__________________
* Et ce n'est pas Ludivine qui dira le contraire.

mercredi 9 octobre 2013

La bonne éducation

Les gamins thouarsais qui montrent leurs fesses aux automobilistes à l'arrière des cars scolaires méritent notre indulgence car, en réalité, ils ne font qu'appliquer les leçons apprises dès l'école maternelle.

Un album judicieusement disposé à la vue des passants, école Jean Macé.  
 



  

mardi 8 octobre 2013

Du beurre dans les bonnets de nuit


Pierre Berthre de Bourniseaux est un érudit thouarsais du XIXème siècle qui écrivit une "Histoire de Thouars". Il y évoque notamment les mœurs thouarsaises - on est vers 1824 - et une conclusion s'impose : ce monsieur n'avait rien compris à la joie de vivre.

NB : quand il évoque le "peuple", il faut comprendre le bas peuple ou populace (sic). 

Histoire de la ville de Thouars, Pierre Victor Jean Berthre de Bournisseaux, 1824, p. 239-240

Vive les classes inférieures et leur bonhommie ! Vive la grosse joie !


 
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