jeudi 9 mai 2013

Les piliers de Tyndo

Le chantier de réhabilitation de Tyndo n'est pas commencé, l'heure est encore aux fouilles archéologiques préventives, l'enjeu étant notamment de déterminer si l'Hôtel Tyndo a été ou non construit sur les ruines d'un ancien palais du XIIème siècle qui aurait été la demeure des rois d'Angleterre.

Le préau au rez-de-chaussée de l'hôtel Tyndo

La trace des anglais

La présence d'un ancien palais médiéval n'a jamais pu être vérifié. Pourtant un historien local du XIXème siècle, Pierre Victor Jean Berthe de Bourniseaux, est catégorique sur le sujet. En 1824, c'est-à-dire avant que les ailes modernes du bâtiment soient construites, il affirme qu'il restait encore un tiers de la façade du vieux château et qu'au lendemain de la révolution française, la propriétaire des lieux avait été priée de faire disparaître les armoiries des rois d'Angleterre mais qu'il en subsiste quelques vestiges. Les archéologues ont donc du pain sur la planche mais afin de les aider dans leur tâche, donnons-leur un conseil : fouillez soigneusement les recoins car, comme leur nom l'indique, les anglais vivaient dans les angles, c'est là qu'on a le plus de chance de les trouver.

Un autre trésor

Les archéologues aimant les vieilleries, ils seront peut-être également attentifs aux gravures qui parsèment les piliers du préau de Tyndo. Certes ces vieilleries sont récentes mais ce sont tout de même des vieilleries. Surtout elle retracent tout un pan de l'histoire du bâtiment, le temps où Tyndo était une école. Années après années, générations après générations, des collégiens et lycéens ont gravé les piliers, recouvrant les inscriptions passées de nouvelles, l'ensemble nous offre encore aujourd'hui un instantané de la vie d'alors.
"H.Braconnier" en haut, au centre

La plus ancienne des gravures remonte à 1931 et est signée H.Braconnier. Chose étonnante, à l'époque on n'hésitait pas à mettre son nom véritable, ce qui paraîtrait bien risqué de nos jours. Une génération plus tard, on verra des initiales bien plus discrètes entremêlées d'autres surnoms mystérieux. Le tout s'étale jusqu'aux années 2000.

"4 février 1948 - Jour de cafard"
Toutes ces inscriptions ne racontent pas grand chose si ce n'est la vie quotidienne des adolescents. La plupart sont des souvenirs pour fêter la fin d'une année scolaire, mais on retrouve aussi de nombreux témoignages d'amours adolescentes qu'on grave dans un cœur, on y hurle également "Vive les vacances" ou le rêve de voir le FC Nantes champion de France. Parmi les mentions étonnantes, il faut retenir un  "jour de cafard" sans autres explications qu'une date et deux jeux d'initiales.

A force de surimpressions, les gravures ont fini par composer des planches à la beauté tout à fait singulière, elles rivaliseraient volontiers avec des œuvres d'artistes si ce n'est qu'elles ne se revendiquent pas comme telles, qu'elles sont l’œuvre d'un collectif disparate et en perpétuelle évolution. In fine, elles ressemblent davantage aux peintures pariétales des hommes préhistoriques mais elles n'ont aucune valeur archéologique, raison pour laquelle le chantier à venir viendra sûrement les anéantir. Ne resteront alors de l'école Tyndo que des souvenirs.  

Cliquer sur les photos pour les agrandir :
















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