lundi 31 décembre 2012

Des fleurs en hiver

Rue Georges Risler, 29 décembre 2012

vendredi 28 décembre 2012

Un budget à dormir debout

Lors du conseil municipal du 22 novembre 2012 et devant une assemblée peu enthousiaste par l'étude du budget, Patrice Pineau lance ironiquement : "On sent que ça passionne tout le monde, les chiffres." (Sce: NR)

On pourrait s'en offusquer, comment donc ! Mais on les paye pour quoi faire alors ? C'est important le budget ! Mince ! Etc. 

On pourrait réagir ainsi mais on ne le fera pas, on leur accordera plutôt l'indulgence, on saluera même leur abnégation car on leur demandait de se passionner pour ça : 

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Des écritures budgétaires absconses truffées de chapitres et d'articles auxquels le commun des mortels ne pipe rien. On voit ici 60 000 € se balader de la partie Investissement à celle du Fonctionnement, ou l'inverse - je ne sais plus - le tout s'annule joyeusement, il ne reste plus que 1,51 euro en bas de page et qu'on appelle "charges exceptionnelles" ; elles ne pèsent pourtant pas bien lourds et on se demande à quoi elles peuvent bien correspondre. On voudrait s'arrêter là, fermer les yeux et s'endormir. Mais non ! Résistons à la torpeur ! Soyons pleinement citoyens, mettons-nous deux secondes à la place de nos élus et faisons l'effort de comprendre de quoi il retourne.

Voilà donc 0,04 € au titre de l'article 63512 du chapitre 11 ! Ah ah! l'article 63512 ! On sent qu'il doit être important pour générer une somme si ridicule. Et bien l'article 63512 renvoie... aux "taxes foncières", une infime poussière de taxes foncières plus précisément, peut-être un demi-mètre carré perdue dans la zone industrielle ou un garage à escargots ? Le mystère demeurera entier, une paupière se ferme, il va nous falloir lutter pour rester éveillés car l'examen du budget n'est pas terminé.

Reportons maintenant notre enthousiasme sur l'article 678 des charges exceptionnelles. Le glossaire officiel nous apprend que ledit article renvoie aux "autres charges exceptionnelles". On ne saura donc pas non plus ce que sont ces 1,47 €, peut-être pas grand chose, peut-être la clef de voûte qui assure l'équilibre du budget 2012 et sans laquelle tous les comptes seraient faussés. Alors, dépité, on referme la deuxième paupière et on se console en se disant qu'on a essayé de se passionner pour le budget mais non, non, la tâche aura été au-dessus de nos forces.


jeudi 27 décembre 2012

Les lavandières nocturnes de Rigné

Chemin aux abords du Ruault
Entre Le Ruault et Saint Jacques il fallait jadis traverser les bois pour rejoindre Thouars. L'idée en rebutait plus d'un car une vieille légende voulait que certaines nuits le promeneur qui s'y aventurait par mégarde pouvait y entendre les coups de battoirs de lavandières œuvrant dans le ruisseau tout proche. En pleine nuit et à cet endroit, il ne pouvait s'agir que de fantômes ! Mieux valait hâter le pas et surtout ne pas se retourner car ceux qui eurent le malheur de croiser les fameuses lavandières toutes de blanc vêtues les virent venir à eux portant dans leurs bras un linge blanc. Il était hélas déjà trop tard pour eux, ils auront trouvé la mort moins d'une semaine après ; le drap blanc qu'elles leur avaient présenté était en réalité leur propre suaire.  

C'est en substance l'histoire que racontait Louis Laurendin à la veillée quand il parlait de ses rencontres avec les lavandières dans les années 1872-1874. "Et je les ai entendu bien des fois, disait-il, qui lavaient leur linge au ruisseau en faisant claquer leurs battoirs...." (d'après Les chroniques thouarsaises, A. Olivier-Laurendin). En entendant le récit de son grand-père, la toute jeune Alice avait la chair de poule et elle ajoute à ce propos : "Et je dois avouer que bien des années plus tard, lorsque certains soirs j'accompagnais mon père et ensuite mon mari, à la pêche aux écrevisses dans le fameux ruisseau du bois de R'gny, je pensais aux Lavandières Nocturnes!"   

Si la forêt a perdu sa densité d'alors, le petit ruisseau existe toujours, et il en a vu passer des tragédies ! Pourtant personne n'explique comment les lavandières choisissaient leurs cibles.

Le ruisseau
En 1733, le sieur Bourinaud rencontra les lavandières tandis qu'il rentrait par une nuit noire d'un commerce qu'il avait à Rigné. Quelques jours plus tard, il mourut d'une fièvre fulgurante. Personne ne comprit comment ce fier gaillard avait pu être emporté si subitement. Personne ne savait que la veille de sa rencontre d'avec les lavandières il avait battu la bergère de la métairie. Quand il la frappa, il ne vit pas la rage qui sourdait dans ce corps meurtri. Et quand il vit les lavandières, il ne reconnut pas cette même rage qui réclamait justice. 

En 1837, un dénommé Guyot mourut à 32 ans d'une crise cardiaque. C'était bien jeune pour un tel drame et un homme à la santé pourtant robuste. Il ne sut pas lui-même ce qui lui valut un sort si tragique. Pourtant il croisait chaque jour une petite voisine alors âgée de 7 ans, laquelle avait été élevée dans le plus grand dénuement par une fille-mère qu'on avait violé et que les gens continuaient d'humilier en lui prêtant des mœurs légères. Chaque jour Guyot croisait l'enfant, et chaque jour il feignait de ne pas reconnaître sa propre fille. L'enfant qui n'en savait rien avait de grands yeux innocents, Guyot ne s'en émouvait pas pour autant. Quand l'enfant devint orpheline, Guyot la vit en larmes mais encore il ne s'en émut pas. Le soir même, quand il croisa dans les bois de Rigné les lavandières nocturnes, il ne reconnut pas dans leurs grands yeux innocents la détresse d'une enfant.

Le chemin longeant le ruisseau
En 1912, Pierre Granpin périt écrasé par la chute d'un arbre lors d'une après-midi sans vent ; l'histoire extraordinaire fit le tour du pays et on pleura beaucoup le pauvre homme. Mais personne ne savait que la veille il avait croisé un mendiant pneumonique engoncé dans un vieux manteau déchiré et qui demandait l’aumône. Granpin passa devant lui avec dédain et sans même lui prêter un regard. Il ne vit pas que se cachait derrière la misère son vieil ami Berlon, celui qui un soir de l'hiver 1910 était venu le voir pour lui demander d'honorer une dette qu'il avait contracté envers lui. Granpin avait alors saisi la reconnaissance de dettes et l'avait jetée au feu avant de mettre son ami à la porte.

Quand une lavandière nocturne lui tendit le grand linge blanc, Granpin reconnut sur son visage le regard noir de reproches qui fut celui de Berlon deux ans plus tôt. Il donna alors en guise de repentir des torrents de larmes, il supplia, se mit à genoux, il invoqua Dieu et tous ses saints, se roula à terre en pleurnichant autant que possible, mais il était trop tard, son sort était scellé.

***

Moralité : les bois de Rigné sont un endroit sûr et très agréable... pour ceux qui ont bonne conscience. 


lundi 24 décembre 2012

Joyeux Noël XD



C'était un matin de décembre, dans la rue Diderot. Il faisait nuit noire, seuls quelques lampadaires blafards essayaient d'y voir clair mais les détails sommeillaient encore dans l'obscurité quand le faisceau des phares de ma voiture surprit une enfant au loin, accroupie au milieu de la rue. Elle n'avait pas plus de douze ans et un cartable sur le dos. Quand elle entendit arriver la voiture, elle s'écarta bien vite pour se réfugier sur le trottoir. Je remarquai alors des inscriptions tracées sur le bitume et un morceau de tuffeau que la jeune fille tenait dans une main. En passant à côté d'elle, je cherchai son regard et j'y vis un étrange mais doux sourire plein d'espièglerie.

La scène ne dura qu'une seconde et la curiosité m'invitait à embrayer une marche arrière pour y voir de plus près. Mais ne voulant pas effrayer l'enfant, et encore moins ternir son sourire, je poursuivis mon chemin en me promettant d'y revenir dans la journée. 

Je découvris alors la raison qui animait la tête rieuse du matin. Deux inscriptions sauvages, deux écritures différentes, deux enfants qui s'amusent, qui se répondent sur un ruban de goudron devenu pareil à un grand tableau noir.      
  
Le spectacle est certes moins impressionnant que les guirlandes municipales mais bien plus charmant : 

Joyeux Noël XD



Dans la rue Descartes

jeudi 20 décembre 2012

Le fin du fin de la fin

A Thouars, "LA" fin du monde ne nous suffit pas, on préfère en avoir plusieurs sous la main, au cas où l'une d'entre elles ne fonctionnerait pas. Quelle chance nous avons ! Ce sera une apocalypse à choix multiples.

Bitis production la voit dans le quartier de la gare :




Balthazar la voit dans la cuvette des toilettes :



Comme Balthazar aime à s’acharner sur notre planète, deux autres épisodes sont en ligne ici et ici, et un quatrième devrait voir le jour demain vendredi :

mercredi 19 décembre 2012

Des cadeaux très inspirés

Cette année, testez le Noël à la mode bancaire. La Société Générale vous propose "des cadeaux pour vos enfants qui ne seront pas échangés à la récré" ou "qui ne finiront pas au placard".

Imaginez le regard émerveillé de vos enfants en découvrant sous le sapin un PEL !
- Photo prise dans le passage Jeanne d'Arc.
La banque propose en réalité des cadeaux avec lesquels vos enfants ne pourront pas jouer, ce qui ressemble davantage à une punition pour ne pas avoir été sages durant l'année.

On savait les banques avides des sous de leurs clients, les voici aujourd'hui devenues opportunistes au point de venir racler sous le sapin de Noël.


lundi 17 décembre 2012

On touche du bois


Un signe que la fin du monde approche, ça sent le sapin.

Rue Porte au Prévost


vendredi 14 décembre 2012

La tête de l'emploi

Chez Start People

On recherche un "macon".

Même en temps de crise, la Maconnerie demeure un secteur qui recrute toujours autant.

 

mercredi 12 décembre 2012

Sainte Verge à poil

Pour fêter le dixième anniversaire de la réunion des clubs de foot de Sainte Verge et d'Argenton l’Église, l'U.S. Vergentonnaise édite un calendrier des plus couillus. Même si on ne le voit pas trop sur la photo, c'est bien le maillot qu'ils partagent depuis 10 ans.

Avec un tel mur, les coups francs ne passeront pas.
Et rien n'est caché... à l'exception de ce qui fait la renommée de l'une des deux communes.

mardi 11 décembre 2012

Ça vaut pas une brique

Vous n'avez que de bonnes idées pour garnir le sapin de Noël ? En voici une mauvaise.

Sur Leboncoin.fr vous pouvez dégoter un merveilleux puzzle composé "de 1000 billets en francs broyés et compactés", certifié par la signature de Jean Claude Trichet alors directeur de la Banque de France.

Annonce trouvée sur leboncoin.fr à Thouars
Vous passerez des heures joyeuses à recoller tous les morceaux dans l'illusion de faire fortune avant de vous rendre compte que vos efforts sont vains. Les billets en francs ne valent plus rien, les confettis de francs encore moins, mais on vous aura convaincu du contraire. Ce sera votre première leçon d'économie. 

Vous pouvez également opter pour une deuxième leçon, plus lucrative celle-ci :

Si les résidus de billets n'ont aucune valeur en soi, les dissimuler derrière un nouvel emballage tout joli suffit pour pouvoir revendre le tout à prix d'or ; l'acheteur n'y verra que du feu. Ainsi vous aurez fabriqué ce qu'on appelait jadis "subprimes", puis "actifs toxiques" et aujourd'hui "dette grecque". Attention! A l'instar du jeu de la patate chaude, il faut vous débrouiller pour ne pas l'avoir dans les mains quand la vérité éclate. C'est, dit-on, ce à quoi jouent les banques depuis plus de quatre ans maintenant.     
  

lundi 3 décembre 2012

Un week-end à Thouars

A lire la Presse ce matin, il ne s'est pas passé grand chose dans notre paisible cité ce week-end. Bravant la frustration, on se tournera vers les faits divers relatés dans Ouest Éclair il y a tout juste 70 ans. Au menu : un poivrot, de la dynamite et un feu de cheminée. Ah c'était le bon vieux temps!

relevé dans Ouest  Éclair, 01/12/1932

       Thouars. LA GENDRAMERIE OPERE. - 


     Dans la nuit de samedi à dimanche nos gendarmes ont cueilli le sujet russe Yonarsaeff qui était tombé ivre-mort route du Château, risquant d'être écrasé par un véhicule ou d'être congestionné par le froid. Conduit à la chambre de sûreté l'incorrigible poivrot récolta un procès-verbal le lendemain matin à son réveil.

    Dimanche les gendarmes surprenaient pêchant dans le Thouet à l'aide d'explosifs le nommé Brimeau, ouvrier maçon, qui pour cette infraction se vit également gratifier d'un procès-verbal.

    Enfin, le même jour, ils procédèrent à l'arrestation de Pichot L., cultivateur à Louzy, qui n'avait rien trouvé de mieux que de s'emparer, sous prétexte de remboursement, des reconnaissances de dettes qu'il avait signées à un prêteur et de les jeter dans le feu pour se libérer à bon compte ! Les précieux papiers n'ont pas été entièrement détruits et le malhonnête personnage sera poursuivi.   

 
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