En remontant le boulevard de la République, on aperçoit un très beau massif réalisé à l'occasion des "Estivales des jardins" consacrée cette année aux contes et légendes du Poitou. Il faut se pencher sur le panneau explicatif pour reconnaître une évocation de "La mule au diable" car de loin et à première vue, cette ébauche de construction évoque plutôt la "légende du BTP". Vous ne la connaissez pas ?
On raconte qu'un sort maléfique frappe le BTP. Ce mal étrange condamne les travaux à prendre du retard tant et si bien qu'aucun chantier ne se termine à la date prévue.
Quand les enfants entendent une histoire pareille, ils lèvent la tête vers les adultes et demandent, avec de grands yeux mouillés d'inquiétude et de terreur mêlée : "Dis, c'est pas vrai ? ça n'existe pas les retards du BTP ?
- Mais non mon enfant, les rassure-t-on afin qu'ils goûtent encore aux joies d'un sommeil innocent, ce n'est qu'une légende".
En effet, il y a des vérités que les enfants ne pourraient pas comprendre, ils auront bien le temps de s'en soucier plus tard.
Si jamais un enfant, avec l'ingénuité de son âge, était amené à s'interroger sur le chantier de la rue de la Trémoïlle qui devait être terminé fin juillet et qui s'achève seulement, il ne manquerait pas de poser des questions stupides :
- Mais quelle est la raison de ce retard ? Là, y'avait pas de fouilles archéologiques, pas de conduites de gaz dont on ignorait l'existence, pas de problème de ravitaillement de pavés ?
- Oui mais tu sais, c'est compliqué les chantiers, répondra-t-on.
- Depuis le temps, les professionnels de la profession devraient quand même arriver à affiner leurs prévisions, non ?
- Oui mais tu sais, c'est compliqué les chantiers.
- Et en plus ça doit coûter plus cher.
- Oui mais tu sais, c'est compliqué les chantiers.
- Ce serait pas plutôt pour présenter des devis alléchants qu'on gonfle au moment de la facture ?
- Oui mais tu sais, c'est compliqué les chantiers.
- Mais c'est quand même de l’argent public !
- Oui mais tu sais, l'argent public c'est encore plus compliqué que les chantiers.
Effectivement, on sait que c'est compliqué les chantiers, et on s'est même résigné à ces retards à tel point qu'on a finit par les considérer naturels ; on n'ose même plus demander des comptes.
Ainsi on fit d'une légende une réalité.
Ainsi on fit d'une légende une réalité.
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