mercredi 26 septembre 2012

D'un sac deux moutures

Il faut croire que le thouarsais n'est jamais content, ou qu'il n'aime pas qu'on se paye sa tête. Ainsi en 1791, alors que la république était tout jeune, un citoyen anonyme signant "La Vérité" dénonçait aux législateurs les dysfonctionnements au sein du district de Thouars. Les griefs changent peu avec le temps, on parlait déjà de cumuls et de représentants qui ne siègent pas quand ils le devraient.

extrait des papiers du Comité de Constitution de l'Assemblée Nationale Constituante (archives nationales D.IV. i3. 242.). Document trouvé sur le blog un tantinet royaliste La Maraîchine Normande.


Courrier dont voici la retranscription : 

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       Messieurs, 
    Il est du devoir d'un bon citoyen d'avertir les législateurs de la négligence d'un district. Le directoire du district de Thouars est composé de 3 avocats, dont le Procureur-sindic ; tous font aller leur cabinet à l'ordinaire.
    De deux notaires qui sont à 4 lieues de distance du district qui se rendent toutes les semaines chez eux pour faire leurs actes de sorte que le bureau reste toujours vacant, car les jours d'audiences du tribunal, les avocats et le Procureur-sindic plaident. 
    Les notaires restent moyennant cela 4 jours chez eux par semaine, quelquefois des semaines entières, chose aisée à prouver. 
    Dans ce moment icy, le Procureur-sindic est à Glenais depuis 8 jours pour une succession considérable, c'est une affaire de plus d'un mois. 
    Cela s'appelle donc bien tirer d'un sac deux moutures. 
    Il n'y a aucuns biens nationaux vendus, quoy qu'il y ait des soumissions depuis 5 à 6 mois. 
    Il faut espérer que l'Assemblée donnera des ordres pour vérifier la négligence de ce district et, si l'aristocratie n'est point le mobile, le bureau est toujours désert quoique avec une quantité de commis mais qui n'y sont pas plus que les administrateurs, ce qui fait que le district est surchargé de dépense que le peuple paye et aucunes affaires ne se terminent. 
    Jay l'honneur d'être avec un très profond respect, Messieurs, votre très humble servante, 

                La Vérité
A Thouars
Ce 4 mars 1791.
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