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L’été venu, nous sommes des numéros. Les hommes surtout. Loin de subir cet effet de mode vestimentaire, nous l’assumons, ou plus exactement, nous l’affichons. Dans l’ordinaire de nos identifications grégaires, la palme revient aux départements. La marque « 64 » avait donné le coup d’envoi de l’exploitation commerciale. Avec le succès que l’on sait. Et une formidable intuition de notre bêtise… consommée. Sauf que les Basques et les Béarnais ne se retrouvent pas dans cette unité « Pyrénées-Atlantiques ». Qu’importe, vu de chez Marcel à Cherbourg, ou de chez Arnaud à Besançon, c’est plus tendance que le 08 des Ardennes. Il fallait s’attendre à ce que le 64 suscite des convoitises. C’est fait. Casquettes et tee-shirts en attestent. Le 90 du Territoire de Belfort aura certes du mal à s’imposer, mais le 33 fait très « fashion » au Cap-Ferret ; et le 44 très « kéké »… à La Baule. Viennent ensuite les toqués du foot. Au camping, dans la rue, sur la plage… un nom, un numéro. Dupont ou Durand ? Non, non, Messi et Ronaldo. Ceux-là sont la majorité : toutes générations habillées pour la semaine et le dimanche. Restent les snobs, les beaufs, les blaireaux, les bobos, qui se ressemblent et s’assemblent de plus en plus : c’est le syndrome « Paulo », pardon « Polo »….méfiez-vous des imitations… Nous voulons parler de ceux qui, du soir au matin, du golf à la pétanque, rivalisent d’élégance corsetée ou engoncée. Un numéro sur le coeur, un numéro sur le cul ! Aussi idiot que le « 3 » ou le « 5 ». Voilà qui vous distingue de la masse, n’en doutons pas. Ceux-là sont légion. Ils ont l’air de constituer une forme de secte… celle des abrutis saisonniers : je suis un numéro… donc je suis. Pendant ce temps, les copines, les compagnes, les épouses de ces mâles numérotés font assaut de toilettes, séduisantes et décontractées à la fois. Et se signalent, comme des miss, à l’attention de ceux qui n’ont pas de dossard, ni derrière, ni devant. Les mecs « normaux » quoi !
Jean-Paul Brunel
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On aimerait croire à un très bon canular, mais il semble bien que chez Jean-Paul à Angers, on ne rigole pas avec les chiffres. Par ces temps de canicule qui font craindre l'insolation, et dont Jean-Paul Brunel semble être la première victime, quelqu'un devrait lui conseiller une "16" sans "64" afin de lui rafraîchir les idées.