dimanche 19 août 2012

Numérologie angevine

Chers lecteurs mâles, vous avez peut-être manqué l'édito de Jean-Paul Brunel dans Le Courrier de l'Ouest du samedi 18 août ; c'est un tort. Certaines prises d'opinion méritent d'être relayées au delà du cercle des abonnés du journal tant elles sont fondamentales. Vous ignorez encore quels liens ingénieux existent entre des chiffres comme le "12" ou le "73", les rapports homme-femme, la bêtise humaine et, disons-le : la perte des valeurs de notre société consumériste. Ô combien ignorants et malheureux vous devez être et quel drame vous guette! Heureusement J-P. Brunel est là, et, grâce à l'intelligence supérieure de l'éditorialiste vous allez comprendre pourquoi votre femme pourrait vous quitter si vous n'y prenez pas garde.

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L’été venu, nous sommes des numéros. Les hommes surtout. Loin de subir cet effet de mode vestimentaire, nous l’assumons, ou plus exactement, nous l’affichons. Dans l’ordinaire de nos identifications grégaires, la palme revient aux départements. La marque « 64 » avait donné le coup d’envoi de l’exploitation commerciale. Avec le succès que l’on sait. Et une formidable intuition de notre bêtise… consommée. Sauf que les Basques et les Béarnais ne se retrouvent pas dans cette unité « Pyrénées-Atlantiques ». Qu’importe, vu de chez Marcel à Cherbourg, ou de chez Arnaud à Besançon, c’est plus tendance que le 08 des Ardennes. Il fallait s’attendre à ce que le 64 suscite des convoitises. C’est fait. Casquettes et tee-shirts en attestent. Le 90 du Territoire de Belfort aura certes du mal à s’imposer, mais le 33 fait très « fashion » au Cap-Ferret ; et le 44 très « kéké »… à La Baule. Viennent ensuite les toqués du foot. Au camping, dans la rue, sur la plage… un nom, un numéro. Dupont ou Durand ? Non, non, Messi et Ronaldo. Ceux-là sont la majorité : toutes générations habillées pour la semaine et le dimanche. Restent les snobs, les beaufs, les blaireaux, les bobos, qui se ressemblent et s’assemblent de plus en plus : c’est le syndrome « Paulo », pardon « Polo »….méfiez-vous des imitations… Nous voulons parler de ceux qui, du soir au matin, du golf à la pétanque, rivalisent d’élégance corsetée ou engoncée. Un numéro sur le coeur, un numéro sur le cul ! Aussi idiot que le « 3 » ou le « 5 ». Voilà qui vous distingue de la masse, n’en doutons pas. Ceux-là sont légion. Ils ont l’air de constituer une forme de secte… celle des abrutis saisonniers : je suis un numéro… donc je suis. Pendant ce temps, les copines, les compagnes, les épouses de ces mâles numérotés font assaut de toilettes, séduisantes et décontractées à la fois. Et se signalent, comme des miss, à l’attention de ceux qui n’ont pas de dossard, ni derrière, ni devant. Les mecs « normaux » quoi !



Jean-Paul Brunel
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On aimerait croire à un très bon canular, mais il semble bien que chez Jean-Paul à Angers, on ne rigole pas avec les chiffres. Par ces temps de canicule qui font craindre l'insolation, et dont Jean-Paul Brunel semble être la première victime, quelqu'un devrait lui conseiller une "16" sans "64" afin de lui rafraîchir les idées.


 
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